La ou tout a commencer (Pv Loki).

La nuit fut à nouveau rude. Comme tous les soirs, je fis des cauchemars atroces. J’entendais les bombardements, les cris. Je voyais ma mère hurler… Je me réveillai en sursaut au beau milieu de la nuit, suffoquant, le front transpirant. J’étais dans un vieux lit qui fut autrefois celui de mes parents. J’étais dans mon chez moi, celui qui subit la guerre sans broncher, ou presque. Je pouvais sentir le vent traverser les fentes du mur jusqu’à mon cou. Un vent glacial qui me donna des frissons. Je me levai de mon lit et me vêtis de ma longue veste noire. Je sortis, laissant le vent fouetter mon visage. J’avais les yeux fermés, un léger sourire nerveux sur les lèvres. Puis je les rouvris et continuai ma marche, prêt pour mon grand retour à Port Royal.

Je montai à bord de mon navire qui fut autrefois celui de mon père. Le Snake. Je pris les voiles en compagnie de deux marins qui n’étaient autre que des amis. Je préférais voyager seul. Le navire avait besoin de trois hommes pour être dirigé, je n’en pris donc pas plus. Je n’avais pas besoin d’une armée. Je voulais venger mon père à moi seul.

Le vent violent semblait être de mon côté. Certes, des vagues importantes rendaient le trajet difficile, mais le vent nous emportait, rendant le voyage encore plus intéressant. L’océan glacial était désormais assorti à mes yeux bleu électrique, et les vagues mouvementés à ma colère. Nous arrivâmes à Port Royal au levé du jour. J’ordonnai à mes hommes de rester à bord du navire afin de le surveiller. Et puis, je voulais être seul. Mon bâtiment était stationné assez loin de la côte pour rester discret. N’ayant pas de chaloupe, je descendis du Snake par la corde, et nageai jusqu’au port. J’arpentais ensuite les petites rues sombres de la ville, dégoulinant d’eau. Je croisai un soldat seul qui faisait la ronde. Je l’attrapai par le cou, le plaquant contre le mur. On pouvait voir la rage dans mes yeux, ce regard bleu glacial qui effrayait mon ennemi.

Dis moi où se trouve le Lord !!

L’homme semblait terrifié. Il réussit cependant à prononcer ces mots :

J… Jamais je ne le trahirai… Vous… Vous être un monstre…

Un monstre ??? Moi ??? Sais-tu ce qu’il a fait? Non, tu l’ignores bien sûr. Autrement tu ne tiendrais pas ce discours.

L’homme resta sur sa position. Dans une grimace de colère, je plantai mon épée dans le ventre de mon compagnon, puis poursuivit mon chemin. L’homme tomba à terre, mourant. Je marchais l’épée sortie, ensanglantée, tout comme ma main. Cette même main qui ne cessait de trembler, ce qui m’énervait profondément. Je n’arrivais pas à me contrôler, que ce soit dans la violence ou dans l’émotion. Je vivais mes émotions puissance dix.

Je marchais d’un pas rapide et décidé, cherchant la prochaine victime capable de me défouler, et de m’indiquer la demeure du Lord qui m’avait exploité lorsque j’étais enfant. Mais il semblerait que ma venue fut remarquée. En effet, sur la grande place, une vingtaine de soldats attendaient mon arrivée, armes en main. Je me stoppai, les regardant. Un sourire de satisfaction se posa sur mon visage.

A nous…

Je me jetai sur eux, armé de mon épée sanguinolente. Je les tuais un part un, sans même regarder leurs visages juvéniles, sans même me demander s’ils étaient responsables de ce qu’il s’était passé jadis. Certainement pas vu leur jeune âge. Le Lord n’était qu’un lâche, incapable de se battre lui-même, envoyant des gamins d’à peine vingt ans se faire massacrer. Mais j’étais incapable de me contrôler. Mon cœur de glace m’ordonnait de tout massacrer sur mon passage.

Dans l’action, Je fis un tour sur moi-même, près à planter mon épée dans l’homme qui se trouvait derrière moi. Ma surprise fut grande. Ce n’était pas un homme mais une femme. Une femme d’une beauté peu commune, d’un regard profond et aussi bleu que le mien. Mon visage rageur se décrispa, se détendit. Mon regard fut celui d’un enfant. Un regard que je n’avais plus eu depuis le jour de la mort de mon père. Le temps semblait s’arrêter, je n’entendais que des bruits sourds atour de moi, comme si l’action se passait au ralenti. Je regardais cette femme avec des yeux étonnés. C’est alors que les gardes en profitèrent pour m’attraper et me passer les menottes. J’aurais pu me défendre, me retourner très vite et les tuer, comme je l’aurais fait en temps normal. Mais non. Mon épée tomba de ma main, tombant au ralenti sur le sol dans un fracas de métal. Je ne bougeais plus, comme paralysé. Je regardais cette femme et me laissais enchaîner.

En prison, je réfléchissais. J’étais étrangement calmé. Je savais que je sortirai d’ici par un moyen ou un autre. Jamais ils ne m’auraient. Cependant, j’étais loin d’imaginer que je me sauverais de cette façon. Je vis la jeune femme en question arriver avec les clés du gardien, et me libérer. Je la regardai de nouveau d’un air étonné, mais ne prononça pas un mot et la suivis. Les Sparrow disait-elle ? J’en avais entendu parler oui. Du « capitaine » Jack Sparrow. Une vraie légende.

Nous parvenions à nous échapper. Elle m’emmena à la taverne. C’était bien trop risqué de retourner maintenant à mon navire. Je décidai donc de me fier à elle. Je n’avais aucune monnaie sur moi. Elle m’offrit un diner, durant lequel je ne prononçai pas un seul mot., restant le plus mystérieux possible, réfléchissant à un nouveau plan d’attaque.

La jeune femme respecta mon silence, ce que j’appréciai beaucoup. Décidément, elle me surprenait toujours. En effet, elle demanda une chambre pour deux. Elle n’avait donc pas peur de moi ? Elle venait de me voir massacrer de jeunes soldats, mais elle ne semblait pas effrayée, loin de là. C’était bien la première fois que l’on me traitait ainsi. Comme si elle avait pu voir en moi. C’est ainsi que je la suivis jusqu’à la chambre. Certes, ce n’était pas du grand luxe, mais au moins, contrairement à chez moi, l’humidité et la fraîcheur n’entreraient pas. J’étais ici au chaud, en sécurité, et en compagnie d’une jolie femme. Je m’assis sur mon lit, retirai mes bottes et mon manteau, puis m’installai confortablement sous la couverture, tournant le dos à la demoiselle. Je m’endormis aussitôt et passai, pour la première fois depuis mes huit ans, une nuit sans cauchemar et sans réveil jusqu’au lendemain matin…

Je me réveillai avec le soleil. Je me retournai et vis que la jeune femme n’était plus là. Je m’assis, m’étirai, pensant à l’agréable nuit que j’avais passé. Je me revêtis des vêtements de la veille et descendis dans l’espoir de déjeuner. Je vis que ce fameux déjeuner était déjà prêt, sur une table, accompagné de celui de la jolie inconnue ainsi que d’elle-même. Je m’assis donc à la table et me risquai à lui adresser un léger sourire de remerciement. Je mangeais lentement tout en regardant ma nouvelle amie qui me bombardait désormais de questions. Je préférais garder le silence, ne sachant trop quoi lui répondre. Devais-je lui faire confiance ? Lui dévoiler ma véritable identité ? A vrai dire, elle m’avait fait confiance, elle. Et avait fait beaucoup de chose pour moi… Mais je n’avais pas l’habitude de parler de ma personne. Ma jeune compagne finit par se lasser et sortit de la taverne. Je me doutais que je la reverrai dans la journée, ou du moins, je l’espérais fortement.

Je passai l’après midi dans la chambre que la jeune femme nous avait loué. Je préférais ne pas sortir de peur de devenir dingue à nouveau et d’avoir envie de trancher quelques gorges. Ces nuits sans sommeil depuis que j’étais petit m’avaient donné un visage pâle. J’étais toujours fatigué et à bout de force. Je puisais mon énergie dans mes émotions. Je finis par m’endormir à nouveau dans cette chambre.

Lorsque j’ouvris à nouveau les yeux, je voyais le crépuscule approcher. Je me levai, descendis les escaliers de bois craquant… Elle n’était pas là. La jeune femme n’était pas dans la taverne. Je voulais à tout prix la revoir. Je sortis de l’auberge et la cherchai du regard. Je marchai quelques pas, puis l’aperçus sur la plage. Je ne pu m’empêcher de sourire. Je marchais doucement jusqu’à elle. Elle sentit ma présence et me demandais une fois de plus de lui parler. Ne voulant pas la perdre une nouvelle fois, je me lançai, d’une voix calme, tout en fixant l’horizon.

Je m’appelle Loki. Je suis moi-même un pirate. Le navire que tu vois à l’horizon, c’est le mien.

Je lui montrai mon navire du doigt. Je me tournai enfin vers elle et la regardai dans les yeux. Il y avait un air d’incompréhension sur mon visage, mais aucunement menaçant, bien au contraire. Je me sentais enfin écouter. Quelqu’un s’intéressait à moi. Jamais personne ne m’avait posé des questions personnelles ni même avait cherché à me connaître.

Pourquoi êtes vous si aimable avec moi ? Je veux dire, vous m’avez vu tuer des hommes sans pitié et pourtant j’ai l’impression que vous n’avez aucunement peur de moi.

Si je n'ai pas peur de vous,c'est parce que je sais qui vous êtes,vous êtes Loki Hesworth,mon père connaissait votre père,et nous poursuivons le même but,tuer l'homme qui nous a enlever un être cher.

Je fus choqué par ce que j'appris. Nos pères s'étaient connus? Mes yeux commençaient à s'humidifier à son souvenir. Mais je su me contenir. Mon père me manquait tellement. J'avais de nouveau ces fichus flash back qui passaient dans ma tête par épisodes, aussi violents les uns que les autres. Je fronçai les sourcils, tentant de les chasser. C'est alors qu'une voix désagréablement familière retentit. Mes yeux s'ouvrit en grand, et mon visage se crispa, tout comme mon cœur. Je fus comme paralysé. J'étais dos à lui, incapable de bouger. Crystal pris le risque de se retourner.

Deux des pirates les plus célèbres,oh que voie-je,des larmes sur votre beau visage mademoiselle,comme votre mère avant que j'enfonce mon épée dans son coeur, et vous Hesworth,je vous réserve une mort exemplaire,je ne sais si vous vous souvenez mais je m'étais bien amusé le jour de la mort de votre père, et je m'amuserai encore plus pour vous.

Ma main commença à se crisper. J'attrapai mon épée vivement et me retournai vers lui avec rage pour la lui enfoncer dans la poitrine. Mais ce n'est pas à lui qu'elle se heurta, mais à la lame d'un de ses petits soldats. Je lui plantai mon épée dans le ventre puis me tournai vers mon ennemi de toujours. Celui qui avait fait de moi l'homme que j'étais aujourd'hui. Un sourire hypocrite s'afficha sur mon visage. Celui que j'avais l'habitude de faire sans m'en rendre compte, qui avait pour avantage d'agacer sérieusement mes ennemis.

Je vois que vous avez toujours besoin de vos petits soldats pour vous défendre...

D'autres hommes du Lord arrivaient juste derrière lui. Je brandis à nouveau mon épée rougeoyante vers le Lord, mais celle-ci fut de même arrêtée par une autre lame. Je me battais avec les soldats tout en essayant d'apercevoir le "patron". J'avais toujours ce sourire sur mon visage, et je lui parlais tout en me battant, d'une voix essoufflée.

Mes doutes se confirment donc. Vous ne savez pas vous battre............ Mais vous savez.......... Je tuerai tous vos hommes un part un..... Jusqu'à vous atteindre vous !

Entre chaque phrase, ma lame transperçait le corps d'un innocent. Alors que je m'attaquais au dernier d'entre eux, le Lord pris la fuite, courant à toute vitesse. Je lâchai le corps à terre et grimaça de fureur. Comment osait-il fuir? N'avait-il aucune fierté? Je me mis à courir après lui, épée en main, mais ma nouvelle amie m'arrêta.

Je vous avez dit que ça ne servirais a rien,ce n'est pas comme ça que nous l'atteindrons,ça suffit pour ce soir,allons nous restaurer et nous verrons ça demain.

Je regardais le Lord s'enfuir au loin. Ceci était pour moi une véritable défaite. C'était la première fois que je le voyais depuis ce jour où il tua mon père. La nuit allait être rude... Je suivis ma chère Sparrow. Je rangeai mon épée sanguinolente. Heureusement que la nuit tombait, car nous n'étions pas très discret. Surtout moi à vrai dire. Les morts que j'avais causées m'avaient tâché de sang. Sur le visage, et sur les mains. Je tentai de cacher mon visage jusqu'à ce que nous soyons à l'abri dans notre chambre. Je ne pris pas la peine de m'arrêter pour diner. Crystal semblait me suivre. Je m'assis sur mon lit, le regard posé sur le sol, pensif. C'est alors que quelque chose m'intrigua. Je vis le reflet de mon visage dans un morceau de verre, certainement celui d'une bouteille qui avait été brisée par le précédent occupant de cette pièce. Je le ramassai doucement afin de l'approcher de moi. Je regardais mon reflet...
Mon visage s'était détendu, j'étais à nouveau calmé, et malheureux. Dans ce morceau de verre, je ne voyais rien d'autre qu'un visage couvert de sang. Celui d'un meurtrier....

Ambiance sonore : https://www.youtube.com/watch?v=Nvt8wkjV1Fw&feature=related

J'étais enfin en compagnie de quelqu'un qui me comprenait, qui vivait la même chose que moi. Cependant, cela ne suffisait pas totalement à m'apaiser.

La demoiselle pris soin de nettoyer doucement mon visage. Je fermai les yeux et la laissais faire, ressentant chaque geste de sa part, chaque caresse agréablement gelée par l'eau. Non. Elle ne me voyait pas comme un monstre. C'était bien la seule en ce bas monde. Je l'écoutais parler sans dire un mot, comme à mon habitude. Soudain, je la vis paniquer. Elle descendit en trombe à la taverne, puis revint et s'écroula sur son lit en pleurant. Je ne comprenais pas trop ce qu'il se passait. Je mis ma main dans la poche de ma veste et y sentis quelque chose. Son médaillon, celui qu'elle m'avait tendu sur la plage. C'était surement de cela qu'elle parlait. Un sourire se dessina sur mon visage un court instant. Je me levai et m'approchai d'elle, m’asseyant sur son lit. Je posai délicatement une main sur son épaule, ce qui me valu un joli regard plein de larmes de sa part. Pour la première fois depuis notre rencontre, je lui sourit sincèrement. Je sortis le médaillon de ma poche et lui montrai.

C'est cela que vous cherchiez petite étourdie?

Je déposai dans sa main son précieux bijou tout en gardant mon sourire. Puis je le perdis petit à petit et baissai mon regard.

Il vaut mieux que je parte d'ici. Il vaut mieux que je ne reste pas près de vous. Je suis trop dangereux....

Je restai quelques secondes dans mes pensées, puis repris la parole, la regardant à nouveau dans les yeux.

Vous savez... Ma mère est peut être en vie. Je ne l'ai pas revu depuis ce jour, mais je ne crois pas qu'ils l'ai tué. Au fond de moi, je sens qu'elle est en vie. Sauf que j'ignore où elle se trouve... J'espère juste la retrouver un jour.
Demain, par n'importe quel moyen, je tuerai ce Lord. Même si je dois en payer de ma vie. Quoiqu'il arrive, je serai plus paisible. J'aurai enfin vengé mon père. Et tout ceci ne sera plus qu'un horrible cauchemar...

C'était la première fois que je parlais autant. Que je parlais autant de moi-même... Mes yeux commençaient à rougir. Je retenais mes larmes. Je m'étais endurci avec le temps, et ces larmes n'arrivaient plus à longer mon visage jusqu'à tomber à tout jamais.

Je vis Crystal s'approcher de moi. Cette femme avait le don de toujours me surprendre. Je sentis ses lèvres frôler les miennes jusqu'à en déposer un doux baiser. Un baiser que jamais je n’oublierai. Elle du me trouver bien stupide ensuite, les yeux grands ouverts l'air surpris, le regard dans le vide, la bouche légèrement entre ouverte.

Je la vis préparer ses bagages. Avait-elle un plan en tête? Je n'avais absolument aucun bagage avec moi. Seulement mon esprit et mon épée. Je pris le chiffon qui avait servi à nettoyer mon visage afin de nettoyer la lame souillée de mon arme. Je la rangeai ensuite dans son fourreau se trouvant autour de ma taille et me levai. Je la suivis. Nous mangeâmes quelques peu et buvions à notre soif.

Je vous rembourserai tous ces repas, ainsi que la chambre.

Nous nous mirent ensuite en chemin. J'ignorais totalement où nous allions. Nous nous dirigions vers la plage. Je regardai au loin à la recherche de mon navire. Plus rien. Mes "amis" devaient se lasser d'attendre. Ils étaient surement repartis à Tortuga. A bord de mon bâtiment... Je fus quelque peu triste de leur lâcheté. Mais cela ne m'étonnais pas plus que ça. Je soupirai puis suivis mon amie à bord d'un très beau navire qui semblait lui appartenir. Elle m'emmena dans la cabine du capitaine, puis m'enferma à double tour après en être sortie. Je ne compris ce geste. Surpris, j'essayai bêtement d'ouvrir la porte, comme si je voulais vérifier que ce que je pensais était juste. Pourquoi avait-elle fait cela?? Avait-elle peur que je fasse du mal à son équipage? Elle revint quelques instant après avec toutes sortes d'armes. Je souris d'un air machiavélique.

Où as-tu eu tout cela? Peu importe.

Je souris de plus belle. C'était la première fois que je tutoyais la demoiselle. Cela était venu naturellement.

Bien, il faut avoir un plan cette fois... Ton équipage pourrait nous aider?

Elle acquiesça.

Pour commencer, il faudrait connaitre les locaux de ce cher Lord, et réussir à s'y introduire. Le mieux est que j'y aille seul, ça attirera moins l'attention.

Je vis que ma très chère amie semblait douter de ma discrétion.

Je tuerai les deux gardes de l'entrée discrètement, cacherai les cadavres et piquerai l'un de leur costumes pour pouvoir entrer plus facilement. Je saurai me contenir et être le plus discret possible... Une fois que je serai près du but (comptez environ 20 minutes) ton équipage pourra s'approcher discrètement des locaux, au cas où il arriverai quelque chose. Te concernant, je préfèrerais que tu restes ici en sécurité.

Le ton ferme qu'elle employa pour me répondre me surpris. Aucune femme ne m'avait jamais parlé ainsi ! Mais je dois avouer que ça ne me déplaisait pas vraiment. Cette femme avait du caractère, une personnalité, pas comme les dames que j'avais l'habitude de fréquenter à Tortuga.

Oh je paris que le Lord sera considérablement
impressionné par ce sourire ridicule et insultant alors que moi j'ai une
arme bien plus puissante pour le faire parler très cher!

Je perdis vite mon sourire pour le remplacer par un air étonné. Étonné, je le fus encore plus lorsque la demoiselle me plaqua contre le mur pour me donner un langoureux baiser; baiser que je lui rendit bien volontiers, passant ma main froide dans sa nuque. Puis elle partit soudainement.

Je restai là quelques secondes, sans bouger. Décidément, je ne comprenais vraiment pas ce qu'elle ressentait. Elle m'insultait il y a encore quelques minutes, et d'un coup elle se mit à m'embrasser. Moi qui croyais tout connaitre des femmes, il semblerait que celle-ci soit exceptionnelle. J'avais trouvé la perle rare. En bien ou en mal, je ne le savais pas encore. Mais je savais une chose: j'étais sous son emprise.

Je bougeai enfin, me dirigeant vers les armes qu'elle avait laissé ici. Mon sourire réapparut malgré moi à leur vue. Laquelle allais-je choisir? Réfléchis bien Loki. Aujourd'hui c'est ton jour de gloire. Quelle arme tuera le Lord? Je choisis une arme simple mais pratique : un pistolet. Mais aussi une dague qui me permettrait de tuer quelques gardes discrètement. Je les glissai à ma ceinture puis sortit de ma cabine rejoindre ma chère et tendre.... Hum. Je la vis rêveuse. Que faisait-elle? Il fallait partir ! Je m'approchai derrière elle telle une ombre et frappa son épaule de mon doigt, me raclant la gorge.

C'est bon,je sais,on y va arrêter d'être aussi
casse-pied,bon alors vous et moi partons ensemble et mon équipage va
discrètement entourer la jolie petite demeure du Lord et ne fait pas de
bavures ,compris?

Je souris de nouveau.

Cette fois c'est moi qui ais l'impression d'avoir un discours avec ma propre mère.

Je me mis de côté et me penchai, telle une révérence, lui indiquant le chemin pour sortir du navire et enfin se mettre en route. La demoiselle passa donc devant moi et je la suivis. Nous arrivions près de la demeure du Lord. Mes muscles et mon visage commençaient à se crisper, mais je tentais de me contrôler. La demoiselle me fit signe d'attendre. Je me stoppai donc et admirais le spectacle en souriant, me demandant comment elle comptait s'y prendre. Je n'attendis pas bien longtemps. Les gardes l'arrêtèrent et l'emmenèrent en prison. J'eus un sourire d'amusement tout en levant les yeux au ciel. Vêtu de ma tenue noire, je m'approchai discrètement de l'entrée en longeant les murs. Crystal ne m'avait pas été si inutile que ça, puisque grâce à elle, il ne restait qu'un seul garde devant la demeure, les deux autres étant occupés à emmener la demoiselle dans sa cellule attitrée.

*Je comprends mieux pourquoi cette cellule porte le nom des Sparrow....*

J'étais contre le mur. J'attrapai vivement le soldat, l'emmenant derrière le mur avec moi, prenant soin de lui trancher la gorge avant qu'il n'ait eu le temps de prononcer un mot. Je me déshabillai puis enfilai la tenue du garde. Certes, elle était légèrement tâchée de sang, mais ça devrait aller. Je me sentais vraiment ridicule dans cette tenue. Je m'approchai donc de la porte, quand je vis ma demoiselle m'appeler à travers une sorte de vitre qui donnait sur sa cellule. Je me mis à rire. Je lui fis un clin d’œil puis entrai dans la demeure du Lord. Je la libérerai une fois que j'en aurait fini avec lui. Pourquoi je faisais cela? Certes, pour qu'elle soit en sécurité, mais aussi par égoïsme. J'attendais ce jour depuis si longtemps...

Au premier abord, les gardes me faisaient confiance, vu que je portais leur tenue. Mais bien sur, ils reconnaissaient vite mon visage. Je n'avais donc pas d'autre choix que de les tuer. Dommage. C'est ainsi que je parvins à la porte qui menait au bureau du Lord. J'attendis quelques instants, savourant ce moment. J'avais un sourire diabolique sur le visage. Je frappai à la porte.

Oui?

Je l'ouvris doucement, laissant apparaitre mon identité petit à petit. Le Lord bondit de sa chaise.

GARDES !!! GARDES !!!

Je me mis à rire.

Plus personnes ne peut vous entendre. Il n'y a plus que vous et moi...

Je pris soin de fermer la porte à clé. Il ne m’échapperait pas une deuxième fois. Cependant, je ne voulais pas faire cela précipitamment. Je voulais profiter de ce moment tant attendu, et surtout, je voulais le faire souffrir, tout comme il l'avait fait avec moi. Je m'approchais doucement de lui. Il semblait terrifier. Il tremblait, bafouillait.

Voyons Loki..... Tu n'es pas un meurtrier... Tu sais.... Je ne voulais pas la mort de ton père....

J'avais toujours ce sourire terrifiant sur mon visage, accompagné de mon regard glacial.

C'est drôle....

J'étais désormais très proche de lui. D'un geste brusque, je plantai mon poignard dans le mur, à 2cm de son visage. Mon sourire disparu et mon visage se crispa en une grimace de haine.

Vous m'avez dit exactement l'inverse sur la plage. Parait que ça vous a beaucoup amusé.... A mon tour de m'amuser.....

Je repris mon poignard et lui plantai dans le ventre. L'homme souffrait, hurlait des paroles de pardon. Je tournai le poignard dans sa chair puis me reculais, comme pour admirer le spectacle. Je sortis ensuite mon pistolet, le pointant sur le Lord, puis vida le chargeur sur lui. Je me retournais ensuite, souriant à nouveau, quittant la pièce.

Dieu que ça fait du bien...

Tous les gardes des alentours accouraient vers la demeure du Lord. Les coups de feu les avaient attiré. Je tuai tous ceux qui était parvenu à entrer, puis m'éclipsa une fois dehors. A nouveau derrière le mur, je changeais de nouveau mes vêtements afin de récupérer les miens. Mon plan avait été parfait, à une exception près. L'un des gardes n'étaient pas mort. Il agonisait seulement, et avait pu révéler mon identité aux autres, ce que j'ignorais pour l'instant...
Je sortis de ma cachette puis me dirigeai vers les prisons. Je tuai le gardien des clés puis me servis de celle-ci pour libérer ma demoiselle. Je lui adressai un sourire de victoire.

Tout est fini.

Tout du moins, c'est ce que je pensais. Mon nom ne tarda point à être révéler et à circuler partout dans la ville, et un portrait robot commençait à être placardé dans tout Port Royal, promettant une récompense à quiconque me capturerait.

Quoi? Le gardien du code? Pour quoi faire?

J'avais perdu mon sourire, cherchant à comprendre. Je fronçais légèrement les sourcils. Cependant, je suivis mon amie. Un homme nous accueillit, nous dirigeant vers le navire de la demoiselle. Dehors c'était la panique. Je souriais. J'en étais la cause, et ça me faisait rire intérieurement. Je vis alors qu'il y avait un deuxième équipage près du bâtiment. Je mis ma mai sur mon épée, prêt à la sortir si besoin. Mais je me rendis compte que Crystal semblait connaitre ces gens.

Mademoiselle,vous et votre ami êtes attendu dans le bureau du capitaine,si vous voulez bien me suivre.

Je dois avouer que je ne comprenais absolument rien. Je me contentais de suivre ma compagne. Une fois arrivé face au capitaine en question, j'entendis Crystal s'exclamer "papa !". Je compris enfin de qui il s'agissait. Surement était-ce lui le fameux gardien du code? Il ne semblait pas de très bonne humeur. Je mis un genou à terre, plantant mon épée ensanglantée au sol et baissant la tête.

Enchanté Monsieur.

Mon corps était toujours tâché de sang, et, alors que je me redressai, l'homme semblait me dévisager d'un air perplexe. Il leva les yeux aux ciel puis tourna son regard vers sa fille.

Crystal... Combien de fois t'ai je demandé de ne pas quitter l'île?

Il parlait plus d'un ton désespéré que d'un air énervé. Je ne pu m'empêcher de pouffer légèrement de rire à l'idée que Crystal soit une jeune fille obéissante à son père et coincée sur une île. Mais je sursautai alors que son père dit d'un ton sec et colérique :

Suffit !!!

Je me reteins de rire, pinçant mes lèvres l'une contre l'autre, me tenant à nouveau droit et gardant le silence. L'homme s'adressa à nouveau à son enfant d'un ton plus apaisé.

Bien.... Nous allons rentrer à la baie des naufragés... Mais lui

Il me montra du doigt.

Lui doit rester ici.

J’entrouvris légèrement la bouche dans le but de parler mais la referma aussitôt en croisant le regard du capitaine.

Non père,il doit venir c'est le fils de Hesworth, Loki Hesworth et je ne peut pas imaginer vivre sans lui ni .........je l'aime.

Je crois que mes yeux ne s'étaient jamais écarquillés aussi grand. Je devins tout pâle. Des tonnes de questions se bousculaient dans ma tête. Est ce que je l'aimais? Est ce que je savais seulement ce qu'était aimer? Je savais en tout cas que je brûlais de désir pour elle.

Puis le capitaine ordonna à sa fille de sortir pendant que moi je devais rester avec lui. Je le sentais moyen ^^. Il m'observait. Le silence était pesant. Les mains dans le dos, plus droit que jamais, je me raclais la gorge.

Je suppose que ce sang n'est pas le votre...

Je commençai à ouvrir la bouche mais il m'empêcha de parler en continuant son discours. Je compris qu'il valait mieux garder le silence.

Ma fille semble avoir des sentiments pour vous et je respecte cela. Mais je doute que votre rencontre ait été des plus banales. Je vois du mal en vous... Et si vous mettez ma fille en danger de n'importe qu'elle manière....

Il soupira.

Heureusement je connaissais votre père. Il était un homme de bien. J'ose espérer que vous êtes comme lui.

Un bruit de porte retenti derrière moi. Je me retournais. Rien. Je me tournai à nouveau vers le capit.... Quoi? Il avait disparu ! Je sortis du bureau et regardai l'équipage en action. Certains d'entre eux me lançaient des regards noirs. Étrangement, je ne me sentais pas vraiment apprécié. Il semblait que n'importe où où je me trouvais, je gênais. Chaque fois on me demandais de me déplacer...

Après plusieurs heures de trajet, nous arrivions à la fameuse baie des naufragés. Je regardais autour de moi avec fascination, appuyé sur le rebord du navire.