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 Oh, tell me I don't have to sell my body to the night... {pv Loki}

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Mary Edwards
Compagnie des indes
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Mary Edwards


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MessageSujet: Oh, tell me I don't have to sell my body to the night... {pv Loki}   Oh, tell me I don't have to sell my body to the night... {pv Loki} EmptyVen 10 Aoû - 14:31

Oh, tell me I don't have to sell my body to the night... {pv Loki} Ggfh Oh, tell me I don't have to sell my body to the night... {pv Loki} RoyalsongstressTHPS037
« L'alcool tue lentement.
On s'en fout. On n'est pas pressés.
»

Georges Courteline






Son regard noisette se perdit dans le reflet que lui renvoyait un reste de bière, au fond de sa chope, un visage flou, ondoyant. Combien de chopes identiques à celle-ci Mary avait-elle bues, deux, trois ? Impossible de le dire. Impossible de s'en rappeler. Il semblerait que la profonde songerie l'ayant happée durant un temps indéterminé l'avait laissée sur le carreau, coupée du monde en une absence totale de pensée plutôt apaisante, quoi que cette nuit-là, la taverne soit plutôt calme, sans bagarre couvant dans l'ombre, l'orchestre jouant un large sourire accroché aux bouches édentées de ses musiciens sans pour autant enflammer la foule des buveurs attablés là. Même à Tortuga, l'effervescence pouvait retomber, laissant la bouillonnante île les mains vides, réalisant que sans occupation pour s'enivrer les sens, elle ne possédait plus rien.

Juchée sur un tabouret, et installée au comptoir, la jeune femme se demanda si elle n'avait pas un peu trop dépassé les bornes, avec ce breuvage presque infâme tant il était tiède. Bien sûr, sa retenue l'avait écartée de l'appel pourtant puissant du rhum, alcool autrement plus fort, si bien que la délicate brume lui obscurcissant l'esprit ne pouvait se payer le luxe de s'appeler "ivresse", du moins se l'assurait-elle avec une froide conviction. Oh, pourtant, s'assommer de liqueurs et de relents de tabac froid n'aurait pas été si détestable que cela en cette nuit... Une nuit qui faisait échos à un sentiment devenant de plus en plus récurent, tel une mauvaise migraine, un regret amer. Depuis des jours, le Pearl n'avait bougé de son quai, et aucune consigne n'avait été dispensée à l'équipage. Jack Sparrow attendait Dieu savait quoi, et son équipage l'imitait, se vautrant dans la luxure de cette ville aux mille merveilles, appréciant sans réserve ces congés à la durée indéterminée sans se préoccuper du lendemain, lorsqu'une idée aurait enfin traversé l'esprit de leur meneur révéré. Le temps passait donc. Sans nouveauté. Toujours avec les mêmes personnes. Toujours avec cette idée obsédante qu'il ne fallait en aucun cas s'attacher à eux, commencer à les considérer comme autre chose que de simples moyens d'atteindre son but. L'équipage du Pearl avait fini par complètement adopter Maggie, cette jeune noble d'abord si hésitante et peu habile, pour s'offrir à elle en tant que famille, amis et professeurs, lui enseignant la vie de pirate et l'amour de leurs valeurs. Sans savoir que Margareth n'était qu'un mensonge. Sa créatrice n'aurait pas cru, lorsqu'elle avait créé de toute pièce ce personnage, que le fruit de son imagination perdurerait tandis que sa mission loin de Port Royal s'éterniserait : le poison de cette double identité, de la fausseté de ses sourires et de son amicalité, s'insinuait chaque jour un peu plus dans sa vie ainsi que dans ses veines, gâchant chaque instant d'une double-pensée blessante ; rien de tout cela n'était vrai. Et plus ce simulacre durerait, plus il serait difficile de s'en dépêtrer, à l'image d'une toile d'araignée où elle se serait volontairement jetée sans imaginer qu'elle se retrouverait prisonnière de son propre piège.

Alors ce soir-là, lorsque la culpabilité s'était penchée sur son épaule pour lui demander une nouvelle fois si ce genre d'existence lui plaisait, éloignée du monde auquel elle appartenait et trompant sans vergogne des hommes s'étant montrés généreux et protecteurs malgré leur gaucherie avinée, Edwards en avait eu assez, et l'agent s'était rendu à l'auberge pour boire. Pour tenter d'atténuer cette lassitude, ce désœuvrement chronique. Oublier ? Impossible, car demain, dès l'aube, il faudrait recommencer, replacer son masque, et continuer à œuvrer pour l'Angleterre.

Il s'agissait des ordres. De la volonté de Lord Cutler Beckett qui, sans être un modèle, apparaissait comme le seul apte à dicter sa conduite, à lui offrir un but digne de ce nom. Mais qu'en aurait pensé son oncle, qui lui aussi avait servir la Couronne ? Approuverait-il ces machinations dans l'ombre, ces liens tressés dans son unique intérêt personnel ? Lui avait été une véritable source d'inspiration, et son avis aurait assurément pu guider Mary, lui enseignant avant qu'elle n'en fasse la difficile expérience que rien ne se révélait tout blanc ou tout noir... Ainsi, si lui qui avait combattu pour sa patrie avant d'être déchu de son titre de corsaire et terni par l'opprobre, ne la condamnait pas, les bassesses de sa filleule deviendraient peut-être excusables... Mais le capitaine corsaire était mort, des années auparavant, lors d'une nuit comme celle-ci. Mary l'avait senti dès le matin, et ce funeste pressentiment l'avait poursuivie jusqu'à s'affirmer au crépuscule, lorsque les étoiles par leur position lui indiquèrent grossièrement la date actuelle. ça n'était ni les mêmes latitudes ni la même mer, mais la jeune femme avait senti que le soleil se couchait sur l'anniversaire de la disparition de la seule personne ayant jamais été pour elle à la fois un foyer, un précepteur, un ami et une famille. Alors pour fuir également les réminiscences douloureuses serrant plus encore son cœur affligé, l'agent de la Compagnie des Indes avait tenté d'apaiser ses démons avec un peu d'alcool et de solitude. C'était malheureusement peine perdue, ses obligations ainsi que son sens moral lui interdisant tout écart assez pernicieux pour la mettre en danger, elle ou Maggie, son alter-égo dont la fausseté ne devrait jamais être découverte. Chienne de vie.

En portant mollement sa chope à ses lèvres, Edwards laissa ses cinq sens prendre possession du monde l'entourant, qu'elle avait ignoré jusqu'à lors, sourde et aveugle, préoccupée par son jardin secret. Dans son dos, des rires et des gloussements captèrent son attention. Sans se retourner, l'espionne identifia un groupe de femmes, sans doute des prostituées, à en juger par le bref coup d'œil qu'elle jeta discrètement derrière son épaule. Ces dames se révélaient en pleine conversation, et ce à propos d'un homme :


-Oh, mon Dieu, l'avez-vous vu lors de cette rixe sur le vieux port ? s'extasia la première.

Une salve de gloussements teintés d'adulation lui répondirent, avant qu'une de la voix d'une de ses compagnes ne parvienne à devenir intelligible une fois les pépiements tus.


-Oui ! Qu'est-ce qu'il était beau ! Et sauvage ! J'ai senti mon coeur battre la chamade rien qu'en apercevant Luki !

-Avez-vous vu à quel point le regard de Laiki était bleu ? renchérit une troisième, extatique. Je n'en avais jamais vu de semblable.

-Et ses traits, une peau de lait que j'imagine des plus douces !

-Et ses cheveux, et son sourire !

-Il est si grand, Loeuki, si fort, d'une beauté teeeeellement ténébreuse !

Penchée sur sa chopine, Mary ne put retenir un large sourire amusé, invisible puisqu'elle donnait le dos à cet étalage impudique, se mordant la lèvre pour ne pas rire. La boisson facilitait sensiblement ce déridage, rendant sa retenue malléable, lui conférant même un once de mauvais fond. Ce que ces femmes pouvaient avoir l'air sot, en s'extasiant de la sorte après un membre du sexe fort ! Elles ne parvenaient même pas à se rappeler correctement de son prénom, ayant chacune une version, mais s'accordaient toutes sur sa perfection, idéalisant un type qui soit ne leur accorderait jamais que condescendance et indifférence, soit -et c'était bien pire-, ne serait jamais à la hauteur de leurs espérances de prince charmant. Voilà, comme ça... Se moquer d'elles et se croire bien au dessus de ces jeux futiles, pour oublier un peu sa position précaire, et le poids de son autre "je" sur les épaules... S'en prendre aux autres pour ne pas s'en prendre à soi-même...

Honnêtement, ça n'était pas digne d'elle, et ne correspondait pas à son caractère. Mais en cette nuit si particulière, à cette heure inconnue loin de l'aube, tout devenait potentiellement permis, atteignable. Plus aucune considération pour rien. Plus grand chose pour la brider, en fait.


-Ahlàlà, ce Moki, il n'y a pas mieux dans tous les Caraïbes...

Le soupir généralisé d'admiration qui suivit fut le détail comique de trop. Edwards pouffa, ne pouvant retenir plus avant sa discrète hilarité, ce qui bien entendu fut repéré, et lui valut les foudres de la petite communauté de femmes outrées par si peu de considération à l'endroit de leur héros. L'Anglaise venait de gagner de nouvelles ennemies...

-Eh, toi, le garçon manqué au bar ! T'as quelqu'chose à redire ?

Sentant une ribambelle de regards assassins se plantant comme autant de dagues entre ses omoplates, l'interpellée pivota lentement sur son tabouret, découvrant enfin pleinement à qui elle avait affaires, ces oiseaux de nuit fardés et corsetés à l'extrême, vendant leurs charmes lorsque l'obscurité parvenait à cacher le côté défraîchi de leurs robes et de leurs minois. L'espionne, en comparaison, vêtue d'un pantalon, d'une chemise et d'un gilet comme Elizabeth Swann en son temps, les cheveux ramenés en une natte malmenée par les embruns de la journée passée, n'appartenait véritablement pas au même monde. Un avantage ? Elle n'y réfléchissait même plus. En fait, même les mines irritées de ces dames ne parvenaient à l'atteindre. Elles étaient plus nombreuses, plus décidées, vraisemblablement prêtes à défendre leurs positions sur le champ de bataille. ça aurait pu dégénérer. Mais Mary s'en fichait. Bien peu de choses avaient encore de l'intérêt à cet instant, pour ne pas dire rien. Sa santé ne l'inquiétait guère, pas plus que les critiques. Plus rien à faire de rien... Amusée et passive, ne se départant pas de son petit sourire blasé, l'inconsciente, les coudes appuyés sur le bois du comptoir derrière elle, chercha mollement une répartie pleine d'esprit et d'ironie pour dévier avec une touche d'humour les récriminations en gestation des prêtresses au service d'un inconnu dont personne n'aurait pu saisir le nom exact.

Ce fut alors que...








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MessageSujet: Re: Oh, tell me I don't have to sell my body to the night... {pv Loki}   Oh, tell me I don't have to sell my body to the night... {pv Loki} EmptyLun 13 Aoû - 17:02




Réveillé en sursaut, le souffle coupé. Je me redressai dans le lit, les yeux grands ouverts, transpirant. Je me frottai le frond et mis mon visage dans mes mains. Mes cauchemars avaient changé. Avant de rencontrer Crystal, le souvenir de l'exécution de mon père hantait chacune de mes nuits. Désormais, mes plus grandes craintes était la perte de Crystal, ou de ma fille...

Il n'y avait d'ailleurs pas que cela qui avait changé en moi. A vrai dire, tout avait changé. Ma famille m'avait rendu meilleur... Autrefois violent et assoiffé de vengeance, j'étais désormais plus serein. Certes, j'avais exécuté l'homme qui avait détruit ma vie, mon passé, mais si je n'avais pas rencontré Crystal, cela ne m'aurait pas suffit. J'avais décidé d'enterrer l'ancien moi, d'oublier mon passé tout en le gardant dans un coin de mon esprit. J'avais coupé mes cheveux, je m'habillais de manière moins sombre, et surtout, mon visage était bien plus lumineux qu'avant. Je profitais enfin de la vie.

J'essuyai mon visage de mes mains et accordai un regard en direction de mon aimée, tout en souriant tendrement. Puis je me levai et descendis en direction de la cuisine, dans laquelle je me servis un verre de lait. Enfantin, je sais, mais j'assume. Une fois le verre terminé, je m'approchai doucement de la chambre de ma fille et entrouvris sa porte, comme pour vérifier qu'elle était bien là. Je souris en voyant son visage d'ange puis refermai doucement la porte. Je m'installai sur le canapé quelques minutes, les yeux ouverts, impossible de me rendormir, c'était sûr. Trop de choses trottaient dans ma tête...

J'enfilai un pantalon beige, des bottines, une chemise blanche aux manches bouffantes et un gilet de cuir marron. C'est ainsi que je sortis doucement de la maison en direction de la taverne, dans l'espoir de rencontrer Jack qui passait quelques jours à Tortuga. Oui, ça m'aurait fait vraiment plaisir de passer une soirée entre garçons... Je marchai donc d'un pas lent mais assuré vers la taverne. La nuit était fraîche, mais pas assez pour me faire faire demi tour. J'arrivai enfin à mon point de destination. La musique entraînante et l'odeur à la fois attirante de l'alcool et repoussante de la transpiration me rappelaient que j'étais bien chez moi. Et c'était plutôt plaisant.

Je regardais autour de moi, essayant d'apercevoir Jack quelque part. Je ne le voyais pas. Il n'était pourtant pas du genre discret. Je décidai d'aller commander une chope au bar. Il s'y présenterai forcément à un moment ou à un autre. M'avançant parmi la foule, arrivant vers les tabourets, je m'assis à l'un deux, ne manquant pas de remarquer un conflit entre dames. Que c'était-il donc passé? C'est alors que je vis les regards de plusieurs d'entre elles se tourner vers moi et me regarder avec insistance, ce qui me rendit mal à l'aise. Que me voulaient-elles? Je ne comprenais vraiment pas ce qu'il se passait et me contentais de les regarder d'un air surpris pour ensuite détourner le regard vers le barman, mal à l'aise.

Une chope de rhum s'il vous plait.

L'homme me servit, regardant tour à tour les demoiselles et moi-même. Je n'osai croiser leur regard.
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MessageSujet: Re: Oh, tell me I don't have to sell my body to the night... {pv Loki}   Oh, tell me I don't have to sell my body to the night... {pv Loki} EmptyLun 13 Aoû - 20:23

Mary s'avérait dans de beaux draps, sans parvenir à souhaiter qu'une bagarre soudaine éclate, merveilleuse diversion apte à lui offrir une sortie en catimini, ou plutôt, pour faire honneur à sa nationalité, à l'anglaise. S'esquiver dans la nuit telle une voleuse, sans demander son reste et en contournant le problème... Non, c'aurait été déplaisant, particulièrement frustrant. Cet aveuglement proche de la bêtise, particulièrement étonnant venant d'elle, s'apparentait vraisemblablement à une soif d'action, un besoin d'adrénaline propre à tous les aventuriers ayant depuis trop longtemps posé leur barda dans leur chambre et leurs pieds sur une chaise. La moindre occasion de briser cette langueur appesantissant son quotidien à l'image d'une chape de plomb devenait une échappatoire, plus que jamais une opportunité de se libérer illusoirement, d'être punie aussi bien pour son irresponsabilité que pour ses mensonges. Elle le méritait, et inconsciemment l'admettait, alors pourquoi battre en retraite ?

Cependant, le crêpage de chignon en règle propre au beau sexe qui n'aurait pas dû manquer d'advenir ne se produisit pas. Les féministes qui liront ces quelques lignes espéreront sans doute que la sagesse se fût penchée sur l'épaule de ces dames, leur recommandant le pardon ainsi que le calme : ne vous en déplaise, cette absence de rixe ne relevait point d'une volonté d'apaisement née au fond de leur coeur assoiffé de droiture, mais bien de la cause même de ce début de désastre. À vrai dire, Edwards n'avait même pas remarqué le nouvel arrivant ; ce ne fut qu'en notant les regards éberlués de ses "opposantes" que la jeune femme comprit qu'une nouvelle donnée venait de bouleverser l'équation de leur joute verbale. Suivant le mouvement, elle tourna la tête et posa les yeux sur le fameux pirate, objet de désir et à présent de contemplation quasi fébrile. Et pour dire vrai, elle en fut plutôt étonnée, se découvrant décidément toujours plus d'une espèce diamétralement différente de celle des péripatéticiennes. Quoi, c'était pour... ça qu'elles seraient prêtes à vendre père et mère, ou du moins le peu d'amour-propre qui leur restait après des années passées dans la rue, à héler le chaland ? Non, en réalité, ce que la Britannique ne parvenait à saisir, c'était ce que cet inconnu, en apparence fort banal, discret et possible et poli de surcroît -avait-on jamais entendu un flibustier user d'un "s'il vous plaît" dans toute l'histoire sulfureuse de Tortuga ?- pouvait susciter chez elles l'envie d'encore croire aux héros, aux contes de fées, aux romances et autres fables, elles qui étaient censées être devenues au fil du temps les créatures les plus désabusées qui puissent exister. Au lieu de cela, elles se comportaient comme des adolescentes, oubliant à quel point on peut souffrir à cause d'un homme, à quel point une femme dans la société des hors-la-loi avait la possibilité de s'élever socialement au dessus de pareille minauderie. C'était à n'y rien comprendre.

Mary en revint à ses vis-à-vis, pointant fort discrètement de l'index son voisin visiblement mis mal à l'aise par tant d'attention, et fixant avec application un point invisible droit devant lui, comme pour leur demander confirmation : après tout, elles pouvaient fort bien avoir été hypnotisées par un autre marin juste derrière ce soigné quidam. Mais non, il n'y avait pas erreur sur la marchandise. Diantre ! Si on le lui avait narré, l'espionne n'en aurait pas cru un mot. La bienséance ainsi que la prudence l'auraient exhortée en d'autres circonstances à simplement finir son verre et à les abandonner à leur contemplation muette, riant sous cape de leur ingénuité et ne partageant ce détail qu'avec elle-même, comme on savoure un humble trésor égoïstement ; pourtant, comme vous l'aurez deviné, elle n'en fit rien, et persévéra dans l'étrange voie qu'elle se dessinait au fur et à mesure de son inspiration maladive.


-Vous devriez les autoriser à respirer de nouveau, glissa l'Anglaise au nouveau venu. Il existe des façons de mourir autrement plus glorieuses.

Fut-ce son ironie ? Son désabusement ? Quoi qu'il en soit, le comité d'accueil du visiteur en revint temporairement à Mary, outré de son outrecuidance, elle qui avait osé s'adresser à leur idole sans même un salut ni un ton caressant. Après tout, la demoiselle disait cela dans leur intérêt ! Car avec leurs corsets serrés à l'extrême, une pamoison risquait fort de s'avérer fatale... Avec une ombre d'haussement d'épaule, la jeune femme se mit plus droite sur son siège, avalant une nouvelle goulée de bière. Peut-être sa dernière. Peut-être pas.
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MessageSujet: Re: Oh, tell me I don't have to sell my body to the night... {pv Loki}   Oh, tell me I don't have to sell my body to the night... {pv Loki} EmptyLun 13 Aoû - 23:27

-Vous devriez les autoriser à respirer de nouveau. Il existe des façons de mourir autrement plus glorieuses.

Je la regardai en haussant les sourcils d'un air extrêmement surpris. Que voulait-elle dire? J'accordai un regard discret vers les jeunes femmes. Pas si discret que cela apparemment, puisque chacune d'entre elle changea de couleur de peau contre un rouge écarlate, accompagné d'un sourire niais. Je tournais doucement la tête en direction du comptoir avec toujours la même expression de surprise, de dégoût et de mal-être sur mon visage. Finalement, c'était plutôt amusant comme situation non? J'avais eu le temps de voir à peu près à quoi ressemblaient mes admiratrices. L'une assez forte (bon, très forte), très grande, la poitrine volumineuse ressortant de son corset; une autre extrêmement maigre, un sourire ridicule sur le visage; une autre, blonde à forte poitrine, très vulgaire; puis une dernière, petite et assez jolie, mais aussi ridicule que les autres. Je chuchotai à ma nouvelle amie ces quelques mots, décidant d'entrer dans son jeu, espérant même peut être un alliance qui me permettrait de ressortir d'ici vivant. J'exagérais le ton que j'employais, et grimaçais de peur, comme pour aggraver ironiquement la situation, me penchant vers elle pour que les autres ne m'entendent pas.

Vous croyez qu'il y a un risque qu'elles me kidnappent? Me violent? Me tuennnt??


J'haussai les sourcils en jetant un regards au demoiselles qui tentaient d'écouter ce que je disais. Je voyais qu'elles étaient en colère envers la jeune femme. Elles avaient un regard haineux en sa direction, comme si elles voulaient sa mort. Je regardai à nouveau en direction de ma nouvelle amie avec un sourire, voyant qu'elle aimerait bien se débarrasser de ces femmes.

Je vais vous sortir de là...


Je lui fis un clin d'oeil qui fit encore plus rougir les filles de joie, mais de colère cette fois. Je pris ma chope d'une main ferme et bus mon rhum cul sec avant de m'exclamer, tel un fou, ou bien tout simplement un homme ivre, me levant de mon tabouret d'un bon.

MON DIEEEUUU !!! NOUS SOMMES EN DANGER !!


J'attrapai la main de la jeune inconnue et l'entraînai avec moi, me mettant à courir en direction de la sortie, sous le regard horrifié des femmes qui se précipitèrent derrière nous, jusqu'à l'ouverture de la taverne, nous regardant courir en direction de la plage, d'un air de haine et de dégoût. Je tenais fermement la main de la demoiselle, l'entraînant presque de force. Une fois arrivés sur le sable, nous tombâmes tous deux, nos pieds s'étant enfoncés dans la mollesse du sol. A terre, allongé sur le dos, je me mis à exploser littéralement de rire. Parti dans un fou rire, je ne pouvais m'arrêter. On aurait presque pu croire que j'étais réellement soul. Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas amusé ainsi.
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Mary Edwards
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MessageSujet: Re: Oh, tell me I don't have to sell my body to the night... {pv Loki}   Oh, tell me I don't have to sell my body to the night... {pv Loki} EmptyMer 22 Aoû - 14:02



    « La vie est une aventure audacieuse ou elle n'est rien. »


    Helen Keller






La Britannique avait l'air de savoir ce qu'elle faisait, et peut-être même avait-elle finit par le croire. Après tout, qui était-elle pour juger l'âme d'autrui, se moquant de travers jugés durement tandis qu'elle en possédait elle-même, et sûrement pas plus reluisants ? Il s'agissait là sans doute d'un des pouvoirs de l'alcool, celui pernicieux qui chez certains, même les plus coriaces, générait des torrents de larmes, une colère monstrueuse chez d'autres, et enfin pour la majorité, la sensation presque grisante d'être supérieur au reste de l'Humanité. Hé, quoi ? Mary avait eu son lot de galères, comme tout le monde, voire plus, le deuil l'avait accablée, sa personne avait souffert aussi bien physiquement qu'intellectuellement, alors pour les leçons de morale, merci, mais pas ce soir.

Même Dame Prudence, pourtant mère de sureté, ne parvint pas à lui faire entendre raison. Sa consommation raisonnable de liqueur ne pouvant être incriminée, ne restait plus qu'à blâmer sa relative mauvaise foi, ainsi que sa perte de conviction en son métier l'obligeant à enfreindre bon nombre de codes d'honneur. Ainsi, lorsque le quidam se pencha vers elle, Edwards ne moufta pas, sans se réjouir ni être désappointée en le voyant entrer dans leur petit jeu stupide. La jeune femme ne recula même pas, renonçant à la dignité d'un espace vital pourtant défendu sans rougir depuis son entrée dans la piraterie, là où ces messieurs, une fois bien grisés par le rhum, ne voyaient rien de plus que les manières corsetées d'une donzelle récalcitrante. Son instinct avait statué que ce type ne se révélait pas dans l'immédiat dangereux, et cela suffisait à l'espionne, peu ou pas disposée à voire plus loin que la minute suivante, ce qui allait lui causer bien des surprises. Toujours avec la même décontraction, elle réfléchit aux interrogations du flibustier comme à de grands mystères philosophiques :


-Je ne sais pour la première ni pour la dernière possibilité... Mais si elles élisent la seconde, il est clair que menu comme vous êtes, vous n'aurez pas l'ombre d'une chance.

L'espionne avait-elle jamais parlé avec autant de familiarité à qui que ce soit ?! Et presque crûment d'un sujet aussi sensible ? Par Dieu, une dame censée être née au sien de la haute société de Port Royal aurait dû s'offusquer d'entendre de pareils propos, et encore plus d'avoir à considérer -pire, imaginer- la vertu de l'inconnu victime de la plus infâme souillure qui soit ! Cependant, il y avait bien des lunes que la sage et timorée Margareth Carter avait quitté son foyer doré... La corruption du monde des hors-la-loi ne connaissait aucune pitié. Sans compter que, pour être honnête, il faudrait à ces femmes bien du talent pour abuser d'un homme non consentant ; encore une injustice plaçant les demoiselles comme plus faibles que leurs soi-disant sauveurs.

D'ailleurs, en parlant de sauveur... Savez que les êtres vont mettant le plus dans le pétrin se révélaient être ceux désirant le plus vous aider ? Non ? Eh bien comme Mary, vous alliez le découvrir sous peu. La miss ne réagit point au quart de tour lorsque son comparse annonça dans un murmure mutin son intention de jouer aux chevaliers servants. Elle aurait dû. Et quelque part, elle le savait. Cependant, s'il avait fallu croire à toutes les promesses faites dans une taverne, ma foi, on n'aurait pas fini ! Mary fut complètement prise au dépourvu lorsqu'il la saisit sans égards, se laissant emporter sans comprendre dans une course aussi folle qu'effrénée. Sa tenue lui permit de suivre le rythme sans trop de mal, le passage de la luminosité de l'auberge au noir d'encre du dehors lui faisant cligner à plusieurs reprises des paupières. Avec satisfaction, l'agent remarqua que son équilibre s'avérait encore parfaitement acceptable, et que sa vue s'était à peine brouillée lorsqu'elle s'était levée trop vite, signe que la bière n'avait pas eu raison d'elle. Et quelle riche idée de ne pas avoir choisi une robe avant de descendre du Pearl ! Oui, en définitive, Edwards ne réalisait pas vraiment bien ce qui lui arrivait. Les cris outrés à leur suite suffirent à la motiver assez pour ne pas purement et simplement s'arrêter pour se demander ce qu'elle était en train de faire, là, maintenant, tout de suite. Lâcher la main du marin et filer de son côté, tablant sur le fait que les prostituées le suivrait lui et pas elle ? L'idée ne lui vint même pas, bloquée par un ersatz de "confiance" attribuée Dieu savait pourquoi à celui conduisant leur déraisonnable équipée. La seule chose tangible dans ce qui paraissait se résumer à un rêve à demi-éveillé n'avait rien à voir avec leur destination ou la distance parcourue ; le concret se réduisait aux phalanges de l'anonyme, à la chaleur rassurante qu'elles dispensaient, à l'énergie qui émanait de lui, là où Mary se sentait lasse, si lasse.

Le bruit de l'océan recouvrit bientôt celui de leur cavalcade, et si la jeune femme essoufflée eût pu nourrir la prétention de parvenir à demeurer sur ses deux jambes en arrivant sur la plage, elle ne put que tomber à la suite de son guide qui, ne l'ayant pas lâchée, l'entraîna dans sa chute. Encore et toujours, celui qui aide est celui qui mène aux ennuis... Par réflexe, elle plaça ses mains devant elle, ce qui lui évita la désagréable expérience de manger du sable à pleine bouche -encore une chance que l'Anglaise ne soit pas purement et simplement étalée sur lui, quelle inconvenance- ; à quatre pattes durant une grosse minute, la Britannique calma son souffle et fit un rapide topo de ce qui venait de se produire. Le seul mot qui lui vint à l'esprit résumait admirablement le tout : pure folie délirante.


-Décidément... grommela Mary en se souvenant d'une autre course-poursuite dans les rues de la ville, lorsqu'elle était tombée par accident sur un cercle très privé de jeu de cartes, et avait dû, en compagnie d'un autre voyageur qu'elle ne connaissait alors pas, s'élancer à perdre haleine pour sauver leur peau.

Mauvaise habitude que celle de s'attirer des ennuis en compagnie d'un homme ! A fortiori lorsque celui-ci avait, dans le cas présent, un nom imprononçable. Le rire de ce dernier, aussi irrépressible que nerveux lui fit poser les yeux sur lui, alors plus semblable à un gamin déluré qu'à un combattant des mers. Il n'avait vraiment rien de menaçant, ni même d'impressionnant ; comment avait-il pu marquer les esprits d'une manière aussi flamboyante ? De plus ne plus inexplicable. Soit ces filles de joie s'étaient trompées de bonhomme -plausibles, vu leur mésentente quant à son nom-, soit ce héros changeait de personnalité plus vite que son ombre. Quoi qu'il en soit, Mary n'était plus vraiment d'humeur à s'esclaffer : la voûte constellée d'étoiles l'aurait presque rendue claustrophobe, tandis que l'image du
Phénix, le navire de son oncle sur lequel sa dépouille avait été incinéré maintes années auparavant à cette date, menaçait d'apparaître à l'horizon, brasier rougeoyant tout droit sorti de son imaginaire et ravivant sa peine masquée par l'alcool avalé.

-Vous avez complètement perdu la raison...! protesta la jeune femme en se voulant critique, la fatigue de la course ne la rendant que trop pathétique.

À présent à genoux, assise sur ses talons, sans même se soucier du sable, Mary le surplombait, dépassée par son hilarité, quoi que pas assez frustrée pour être réellement de mauvaise humeur. Non, tout ceci tenait plus de la grande sœur gourmandant son cadet sans tout à fait ne pas être de son avis...


-Vous rendez-vous compte que nous sommes en plus partis sans payer ! Non seulement vos amies voulaient ma tête, mais à présent, le tenancier sera aussi à mes trousses !

Voilà, il avait juste tout empiré. Merci, vraiment. Et puis courir vers la plage, vraiment ! Le meilleur moyen de se retrouver coincés entre la mer -si cela se trouvait, on était même à marée montante- et une troupe d'assaillants ! Mais qu'avait-il dans le crâne ?
Ces reproches s'avéraient cependant risibles, l'argent et le déplaisir de causer du mouron aux habitants de Tortuga relevant du cadet de ses soucis, ce qui devait quelque part se sentir dans le peu de fougue qu'elle mettait à lui faire la leçon.

Cependant, les instants passèrent toujours marqué par le rire presque communicatif du pirate. Si sa protégée ne se joignit pas à elle, du moins baissa-t-elle les bras et abandonna toute idée de remontrance, trop fatiguée pour lutter. Après une pause, Mary reprit, comme une évidence consternante, affectueuse :


-Vous êtes un grand malade, vous.

Et le plus tragique, c'était qu'à une époque de la vie de Loki, ce terme lui aurait parfaitement collé, lui qui alors agissait telle une bête en cage, un fauve ne répondant qu'à l'appel du sang et de la violence. Honnêtement, à l'heure qu'il était, ils se révélaient aussi dérangés l'un que l'autre.
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MessageSujet: Re: Oh, tell me I don't have to sell my body to the night... {pv Loki}   Oh, tell me I don't have to sell my body to the night... {pv Loki} EmptyLun 3 Sep - 15:54

Vous avez complètement perdu la raison...!

Je fus très surpris par sa réaction. Elle qui faisait la maline à la taverne, montrant de l'humour, elle semblait désormais ne plus apprécier de rire. Peut être que derrière ses vêtements masculins, elle était tout de même une femme sensible et n'aimait pas être bousculée. Je cessai de rire mais avais toujours un grand sourire sur le visage, amusé par la situation.

-Vous rendez-vous compte que nous sommes en plus partis sans payer ! Non seulement vos amies voulaient ma tête, mais à présent, le tenancier sera aussi à mes trousses !

Bon. Elle n'était pas une femme sensible mais plutôt une femme de raison. Elle me rappelait Crystal, ce qui agrandit encore plus mon sourire. Je sortis de ma poche quelques shillings, je pris sa main et y déposai les pièces, puis refermai ses doigts sur le trésor.

Voilà de quoi effacer vos dettes.

Je me mis à rire à nouveau, mais beaucoup moins bruyamment qu'il y a quelques minutes. Juste un petit rire amusé. Et je voyais sur le visage de la demoiselle qu'elle ne semblait pas si en colère que cela, ce qui me rassurait.

-Vous êtes un grand malade, vous.

Tout en riant, je lui répondis un merci puis me redressai. Une fois debout, je tendis une main vers l'inconnue afin de l'aider à se relever, puis je me présentai à elle. C'était la moindre des choses.

Je m'appelle Loki. Loki Hesworth. Et vous?

Je souriais désormais poliment à la jeune femme. Elle avait eu assez d'émotions par ma faute pour ce soir.
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MessageSujet: Re: Oh, tell me I don't have to sell my body to the night... {pv Loki}   Oh, tell me I don't have to sell my body to the night... {pv Loki} EmptyMar 11 Sep - 20:04

La demoiselle mit un certain temps à comprendre ce que signifiaient les pièces placées au creux de sa main, et dont le métal poli par les doigts de bien des propriétaires reflétaient les rayons lunaires comme autant de disques argentés. Qu'essayait-il de lui dire exactement ? Qu'elle lui faisait pitié au point de vouloir lui rendre le sourire avec de la menue monnaie ? La vexation ne parvint même pas à l'effleurer, tant rien ne semblait cette nuit pouvoir percer sa carapace blasée. Après tout, ils n'étaient que des êtres passablement perdus en train de patauger gaiment dans le sable... ça aurait pu être pire...

D'un geste vif du pouce, la flibustière lui rendit pourtant un shilling, d'un geste vif du pouce, empochant le reste au nom des dommages et intérêts, tout de même :


-C'est très aimable à vous, mais je ne suis pas à la rue. Et ne fais pas non plus partie de ces femmes qu'on achète comme ça, sauf votre respect.

ça n'avait rien de méchant, loin de là, et d'ailleurs Edwards n'avait même pas employé un ton hautain, admettant cela plutôt dans une sorte de confidence peu ou prou amicale, une fausse excuse cachant une ration naturelle d'orgueil personnel, cette même fierté qui ne faisait pas de la miss l'égale d'une des catins leur ayant donné la chasse, ces créatures ayant perdu toute dignité et acceptant sans rougir ni réfléchir l'argent de n'importe qui. Quoi que veuille lui offrir l'anonyme, autant que celui-ci sache tout de suite que certaines choses ne pouvaient se voir subornées aussi aisément. Puis il lui tendit la main, et de nouveau, bon nombre de considérations durent être remises à jour.

Mary contempla un instant la paume tendue à son intention, comme on tâche de mesurer du regard la dangerosité potentielle d'un élément pour le moment inerte. Cela faisait déjà plusieurs fois que ce pirate la touchait sans lui demander une quelconque autorisation, comme l'aurait fait un ami ou un proche, alors qu'ils ne connaissaient l'existence de l'autre que depuis peu. La demoiselle n'avait rien d'une timorée, cependant, ces excès de familiarité la laissaient un soupçon méfiante tout de même, elle qui avait réalisé bien des efforts afin de construire une frontière invisible entre sa personne et le reste du monde que l'agent devait tromper de façon éhontée. Sans parler de la survie de son espace vitale ; si un inconnu commençait à l'approcher sans égards, c'était la porte ouverte à toutes les dérives.

Cependant, il fallait avouer que l'adrénaline avait largement entamé la redescente au sein de ses veines, et une aide en apparence gratuite et bon enfant ne faisait de mal à personne. Tempérant la part d'elle-même prompte à maugréer pour un rien, l'Anglaise opta pour l'utilisation de cet appui proposé gracieusement, se promettant à l'avenir de ne plus ne serait-ce que l'effleurer, afin que leur étrange rencontre perde un peu de son caractère... Etrange. La belle se déplia non sans mal, ses jambes sollicitées depuis la taverne n'ayant pas franchement apprécié de se retrouver pliées sous son poids et, tout en époussetant les quelques grains s'étant attardés sur ses vêtements, apprit enfin le véritable nom de ce monsieur. Avec un hochement de tête, la voyageuse approuva doctement :


-ça correspond à à peu près la moyenne de tout ce que j'ai pu entendre. Mais sans vouloir vous vexer, vous ne ressemblez pas du tout à ce qu'on raconte sur votre compte. C'est à cause d'un brusque dédoublement de personnalité, ou vous possédez un frère jumeau diabolique ?

Honnêtement, ç'aurait pu être une blague, tant une personne saine d'esprit ne se serait permis en aucun cas l'émission d'hypothèses aussi invraisemblables ; cependant, l'espèce de sérieux avec laquelle la jeune femme avait posé la question rendait le tout juste paradoxal, comme si ces deux seules options avaient la capacité de se voir envisagées.

-Oh, et puis moi, c'est Carter, Margareth de mon prénom. Maggie pour les amis et quelques autres... J'imagine que vous y avez droit, à présent.

Eh bien oui, quoi, ce qu'ils venaient de vivre n'était quand même pas banal... Sans pouvoir affirmer que Loki -quel prénom décidément inhabituel, quel que soit son orthographe- faisait partie de ses fameux "amis" à l'instar de l'équipage du Pearl, l'espionne ne lui vouait aucune hostilité particulière, ni même une once de curiosité. Il s'agissait sans doute là de la fraternité indescriptible des oiseaux de nuit solitaires se rencontrant un beau soir par le plus impromptu des hasards...
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MessageSujet: Re: Oh, tell me I don't have to sell my body to the night... {pv Loki}   Oh, tell me I don't have to sell my body to the night... {pv Loki} EmptyJeu 13 Sep - 11:54

Je repris l'unique shilling qu'elle me rendit et me mis à nouveau à rire. Cette femme n'était décidément pas banale, et j'appréciais cela.

-ça correspond à à peu près la moyenne de tout ce que j'ai pu entendre. Mais sans vouloir vous vexer, vous ne ressemblez pas du tout à ce qu'on raconte sur votre compte. C'est à cause d'un brusque dédoublement de personnalité, ou vous possédez un frère jumeau diabolique ?

Que voulais-t-elle dire? J'ignorais totalement ce que l'on disait à mon propos. Serait-ce en référence aux femmes que l'on avait croisé dans la taverne? C'est vrai que c'était vraiment étrange. Après tout, je n'avais rien fait pour mériter cela. Si encore je racontais des histoires insensées sur mon compte comme le faisait souvent Jack, je comprendrais. Mais ce n'était pas le cas. Je menais ma petite vie de famille tranquille et était simple forgeron de métier. Rien de bien extra-ordinaire. A moins que quelques personnes leur ai raconté des sottises à mon propos. Non !! Il n'aurait pas osé?! Alors que j'étais d'abord amusé par les propos de la demoiselle, mon visage se figea soudain, ouvrant de grand yeux. Puis je pris un air blasé mais amusé à la fois. Je regardai la demoiselle du coin des yeux.

Que vous a-t-on dit à mon propos?

Je claquai gentiment ma main sur mon front en soupirant, un sourire sur les lèvres. J'en étais sûr maintenant...

Jack si je t'attrape...

Je parlais comme à moi-même. Il allait voir! Il se croyait drôle hein? Bon, j'admets que cet homme parvenait toujours à me faire rire même si au début de notre rencontre on se détestait. Maintenant on était comme deux frères, passant de longs et bons moments ensemble, mais aussi se disputant comme des gamins pour un oui ou pour un non. Après tout, il était le frère de ma femme... Je me demandais où il pouvait bien se trouver en ce moment. Il m'avait pourtant bien dit qu'il ferait voile à Tortuga aujourd'hui. Je ne crois pas m'être trompé de date...?
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MessageSujet: Re: Oh, tell me I don't have to sell my body to the night... {pv Loki}   Oh, tell me I don't have to sell my body to the night... {pv Loki} EmptyDim 14 Oct - 19:27

Ce type n'était pas un mauvais gars, de cela l'on pouvait être à peu près certain, mais il ne paraissait pas pour autant doté d'un sens de l'observation particulièrement aiguisé. Enfin, tout le monde à la taverne ou presque avait pu profité des élucubrations exagérées des catins, récits qui, même s'ils ne citaient pas textuellement le nom de Loki, pouvaient se voir aisément rattachés au pirate ! Ce dernier ne semblait pas pourtant l'avoir compris, ni même parvenir à se remémorer les compliments plus ou moins vaseux lui ayant été décernés. Soit cet homme relevait du saint dont l'esprit ne saurait s'abaisser à retenir les propos de filles de rues à l'esprit grivois. Soit il jouait parfaitement la comédie.

Le métier d'espion vous bouffait la vie, il n'existait rien de plus vrai. Pas de vie de famille, pas de foyer fixe, pas de véritables amis. Beaucoup d'ennemis et de risques, de moins ne moins de confiance envers autrui, tant vous saviez inconsciemment que vous-même n'étiez pas quelqu'un de fiable. Un pirate restait un pirate, et honnêtement, les gens de la trempe de Will Turner n'inspirait qu'une seule chose à Mary : trop proprets pour être vrais. Il y avait toujours anguille sous roche, plus ou moins bien maquillée. Toujours.

La jeune femme prit un air détaché, haussant légèrement les épaules pour lui signifier que ce qu'elle allait lui rapporter n'obtenait pas son assentiment, voire même qu'elle trouvait cela complètement secondaire, indigne d'un réel intérêt.


-Cela se résume au peu qui fut porté récemment à ma connaissance, en vérité. D'après les rumeurs, vous êtes quelqu'un de silencieusement mortel, une ombre parmi les ombres devant qui l'on baisse les yeux sans même savoir pourquoi, et dont on redoute un courroux survenant plus promptement que la foudre. Redoutable mais solitaire, impressionnant par une discrète aura de noirceur intrinsèque. Le mauvais garçon par excellence, ce qui vous rendrait à la fois craint et convoité. Ce genre de choses.

Un tissu d'inepties, à son humble avis. D'un, parce que le quidam en face d'elle n'avait aucun espèce de point commun avec l'être à la fois terrifiant et séduisant qui faisait fantasmer ses "amies" de l'auberge. Et de deux, car si ledit être avait existé, et qu'Edwards l'avait croisé, ma foi, elle ne se serait pas départie de son indifférence. Quitte à risquer la mort. À périr par bravoure, ou par stupidité.

Son inconséquence de dissipa un peu à l'évocation d'un certain "Jack" ; certes, ce prénom s'avérait affreusement commun, mais à Tortuga, toute personne l'entendant pensait forcément "au" Jack, le seul et unique, capitaine du Pearl et autre chéri de ses dames. Une concurrence purement masculine ?


-... Je ne pensais pas à lui, remarqua Mary, encore assez serviable pour ne pas attirer des ennuis immérités à son capitaine, ou à toute autre personne nommée Jack. Je n'avais jamais entendu parler de vous avant que vos amies à la taverne ne s'en mêlent. Et honnêtement, il relève de votre liberté individuelle d'être ce que vous voulez, ça ne regarde ni ne devrait captiver quiconque.

Et la demoiselle pensa que cela n'arriverait plus : cette conversation n'avait plus aucune raison de perdurer, tout danger ayant été écarté, et chacun ayant certainement quantité de choses à faire ; pour sa part, Mary songeait à une bouteille qui devait bien l'attendre dans un des innombrables bouges de l'île. Avec un léger soupir, elle perdit son regard dans la contemplation des bicoques bordant la plage, comme un voyageur presque irrité d'avoir à rester à la même place, craignant d'être en retard à un rendez-vous dont lui seul avait connaissance.
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