Quand la chance n'est pas avec nous... [Pv Davy Jones]

Voilà plusieurs jours que je parcourais l'océan à bord d'une barque. Je devais me rendre à Tortuga afin de m'approvisionner en rhum d'une part, mais aussi pour y retrouver Gibbs, avec qui on avait concoctée un joli plan pour récupérer mon Pearl. Je ramais comme un dingue, j'étais en total manque de rhum et j'avais envie de me reposer. Mais au bout d'un moment, je finis par ralentir. Essoufflé, j'étais à bout de force. C'est alors que me vint une idée géniale...
Je vis passer un navire. Un navire pirate. Quelle chance! Il devait faire voile à Tortuga. Je sautai de ma barque et j'usai de mes dernières forces pour nager jusqu'au navire et y pénétrer clandestinement. Je parvins à grimper sur le bâtiment et à m'introduire dans la cale incognito. C'était le paradis. Je pouvais enfin me reposer, et surtout, j'avais du rhum ! Je bus presque une bouteille entière avant de m'assoupir comme un bébé.
Mais le bonheur n'a souvent que courte durée... Mon réveil fut brutal. Un homme m'avait repéré dans la cale et ne semblait pas ravi de ma présence. Plusieurs matelots sont alors arrivés et m'ont attrapé. Ils m'ont jeté à l'eau... Je poussai un cri dans ma chute, puis atterris dans l'océan. Là était ma place sans doute... Je refis surface et m'agrippai à une planche de bois qui flottait, venant de je ne sais où. Je regardais le navire s'éloigner avec mépris.

Pirates !

Je reprenais doucement mon souffle. Quand soudain, une vague immense me propulsa quelques mètres plus loin. Agrippé à ma planche, je vis avec horreur la cause de cette brutalité. Le Hollandais volant.... Une grimace de surprise et de peur s'afficha sur mon visage. Je lâchai enfin la planche qui me servais de bouée et commençai à nager à toute vitesse. Comme si je pouvais semer un navire... Surtout ce navire là... Je nageais de toutes mes forces, je ne sentais plus mon corps, j'avais l'impression que j'allais mourir...

Le Hollandais Volant me poursuivait à toute allure. Je nageais, je nageais de toutes mes forces. Mais évidemment, l'inévitable arriva. Le navire du terrible Davy Jones me rattrapa. A bout de forces, je cessai ma course, me laissant sombrer dans l'océan, les yeux désormais fermés...
Je sentis soudain mon corps s'envoler. J'étais désormais à hauteur du navire de Jones. Je grimaçai légèrement.

Est ce que je suis mort?

Je tombai sur le pont du navire, comprenant enfin où je me trouvais. Je me redressai rapidement et m'assis sur le pont. J’aperçus Davy Jones, et mon seul réflexe fut de me reculer le plus rapidement possible, toujours assis, à l'aide de mes jambes et de mes mains. C'est alors que je heurtai une rampe. J'étais pris au piège...
Le poulpe géant s'approcha de moi. Son visage terrible et l'odeur terrifiante de poisson qu'il dégageait provoqua un frisson qui parcouru l'ensemble de mon corps. La créature était à quelques centimètres de moi et me cracha sa fumée en pleine face. Je grimaçai. J'étais plutôt terrifié, je dois l'avouer. Je le regardais d'abord dans les yeux. Ces yeux bleus étincelant, ces yeux qui rappelait l'océan, mais aussi la mort... Mais sa fumée fit baisser mon regard. Je regardais désormais mes bottes, et c'était bien mieux ainsi. Je ne disais pas un mot. A quoi ça aurait servi après tout? A rien, strictement rien. Je me taisais, je regardais mes chaussures d'un air mélancolique. Je pensais à des tas de choses. Je pensais à ma vie, et à tout ceux que j'allais perdre en mourant ici. Tout ceux? Voyons...Il y avait Gibbs et puis... Et puis qui? Angelica... ? Je semblais désormais perdu dans mes pensées, oubliant presque que Davy Jones se trouvait devant moi. Je fronçais légèrement les sourcils en me demandant si je manquerais à cette jolie brune... Angelica....

Deux hommes poisson m'attrapèrent pour me redresser, ce qui stoppa net mes pensées. Je regardais de nouveau ce visage qui hélas m'était familier... Davy Jones... Je grimaçai légèrement en le regardant, et en l'écoutant. Que répondre à de telles paroles? Le monstre marin brandit son épée vers moi, ce qui me fit sursauter. Sa lame frôlait mon visage. Pourquoi est ce qu'il ne me tuait pas maintenant? Pour s'amuser bien sûr. Pour me torturer sans doute. Je louchais sur l'épée. Je me sentais légèrement en danger. Je redressai ensuite mon regard vers le visage de mon ennemi et lui adressa un sourire nerveux. Pour une fois dans ma vie, je ne su pas trop improviser...

Je... me promenais... héhé...

J'avais un rire nerveux que je ne me connaissais pas. Je transpirais presque. Mais pourquoi? Je suis le capitaine Jack Sparrow, je devais trouver un moyen de me tirer d'affaire une fois de plus ! Mais la situation était très compliquée. Je ne pouvais plus lui ramener cents âmes après le coup que je lui avais fait... Et j'étais entouré de son équipage, la lame sous la gorge. Je ne pouvais pas fuir. Espérons que que ma chance légendaire soit de mon côté. Elle semblait m'avoir abandonné ces derniers temps... Après quelques secondes, je décidai de reprendre la parole tant bien que mal.

Tu sais... Je ne te veux plus aucun mal l'ami...

Je n'arrivais pas à me concentrer. Mes paroles sonnaient faux. Je paniquais, chose qui ne m'arrivait que très rarement. La fatigue devait y être pour beaucoup, certainement. Quoiqu'il en soit, je n'étais pas près de me sortir de là...

Je marchais aux côtés de mon "camarade" qui avait posé sa tentacule affreusement dégoutante sur ma chemise. Nous marchions ainsi quelques instants pendant lesquels je craignais d'être poignardé à tout moment. Je regardais autour de moi d'un air craintif. L'équipage faisait voile, le navire allait de plus en plus vite. J'avais presque envie de me jeter par dessus bord...
Davy Jones prit enfin la parole. Je me demandai si je ne préférai pas lorsqu'il se taisait finalement.... Il m’annonça qu'il voulait ma mort. Ce qui ne m'étonnait pas plus que ça. Ce qui me surprit bien plus, c'est qu'il me proposa une nouvelle fois d'effacer ma dette. Comment? En l'aidant à avoir Beckett. Ca ne me posais aucun problème, cependant... D'une part ça allait ralentir ma quête pour récupérer le Pearl, et d'autre part, je ne faisais nullement confiance à cette tête de poulpe... Je réussis à me retirer de son étreinte. Je regardai mon épaule pleine de bave de poisson d'un air dégouté. Puis je portai de nouveau mon regard sur Jones en lui adressant un sourire qui sonnait faux. Cependant, le stress et la panique commençaient à passer. J'étais très fatigué, mais mon cerveau fonctionnait toujours.

Voilà une proposition disons... Intéressante. Je pourrais accepter, certes... Mais qu'est ce qui me dit que je peux te faire... "confiance". Je vais t'aider à avoir Beckett, et après? Tu vas me tuer ou bien me transformer en...

Je regardai avec dégoût un homme poisson passer devant moi. Je le montrai du doigt.

Ca... Alors, pourquoi devrais-je accepter?

Je parlais à Jones comme si je me trouvais en position de force. Cependant, je n'avais pas vraiment le choix. C'était ça, ou il me tuait sur le champs.

Davy Jones attrapa mon cou avec sa terrible pince pour enfin me soulever.

Mais dis moi.... pourquoi risquer ta vie en me disant cela ? Pourquoi être aussi fou ? Comment se fait-il que tu n'obéis sans dire un mot, je suis les océans et ce navire sur lequel tu es ce nomme le Hollandais Volant si tu ne t'en souviens pas, celui qui est tomber à pic dans la tornade.

Je tenais sa pince de mes deux mains, comme pour essayer de la déserrer. Je n'arrivais presque plus à respirer et son étreinte me faisait un mal de chien. Je gigotais, je remuais mes jambes. Jones me lâcha enfin. Je passais mes mains sur mon cou en suffoquant, en toussant.
Je n'arrivai presque plus à parler. Je n'avais pas le choix. Je devais accomplir sa mission... Après tout, ce n'était pas comme si j'aimais ce cher Beckett. Et puis, j'espérais bien me réfugier sur la terre, là où Jones ne pourrai aller. Je parlais donc non sans peine, comme si ma voix était cassée.

Bien... J'accepte ta mission...

Je frottai de nouveau ma gorge avec ma main avant de tousser. J'avais le cou extrêmement rouge. Quelques hommes poissons riaient de la scène tout en exécutant les ordres de Davy Jones. Une fois mis d'accord, le poulpe géant me laissa un peu tranquille. Cependant, il semblait toujours garder un œil sur moi. Je m'assis dans un coin, sur le pont. Je regardais l'océan défiler sous le navire. Je tentai tant bien que mal de profiter d'être en mer sur un véritable bâtiment. Je fermai les yeux, laissant l'air marin me caresser le visage.

Une voix vint perturber mon voyage. Celle de Jones. J'ouvris un œil en grimaçant puis fut de nouveau porté par les hommes poissons. Je me laissais faire, laissant mes pieds traîner sur le sol. Il me balancèrent dans un cachot. La chance n'était vraiment pas de mon côté... Le voyage fut long, mais je réussis à m'endormir, ce qui me fit le plus grand bien. Je fut de nouveau réveillé en sursaut. Les hommes poissons aimaient bien me porter décidément. Ils m'emmenèrent sur le pont, face à Jones. Je grimaçai. Je l'avais presque oublié celui là. Il me laissait trois jours. Trois jours pour faire quoi? Il ne m'avait même pas expliqué où je devais amener Beckett. Au port? Peu importe, je ne comptais pas l'amener de toute façon.
Davy Jones hurla "plongez". A ce moment là, je grimaçai de plus belle. Le navire s'enfonça dans l'océan...Une fois sous l'eau, je me mis à nager à toute vitesse afin d'atteindre la plage de Port Royal. Ce qui est bien c'est que ici aussi on voulait ma mort. Je n'étais donc à l’abri nul part... Une fois sur la plage, trempé, je décidai de me cacher au plus vite. Il ne fallait surtout pas qu'on me repaire.
J'avais trouvé abri dans une taverne où se rendait le peuple. J'avais grassement payé le propriétaire de la taverne grâce à quelques shillings que j'avais volé sur le navire de Jones... J'avais un endroit pour me loger, peu luxueux certes. Mais j'étais à l'abri et surtout, j'avais du rhum! C'est ainsi que je restai caché pendant 3 jours...

Je me reposais tranquillement dans ma nouvelle maison qui n'était autre que le deuxième étage d'une taverne. Allongé dans un lit presque confortable, je buvais du rhum tout en profitant de ma "pseudo liberté". Je pensais à ce Jones qui devait être furax, et un sourire s’afficha sur mon visage. Il ne pouvait pas m'atteindre ici. Il ne pouvait pas mettre pied à terre. Au pire, il enverrait ses marins à tête de poisson, et eux me faisaient beaucoup moins peur! C'est alors que j'entendis un bruit au loin. Un bruit de... canons?? Je me levai précipitamment et regardai par la fenêtre. Je ne voyais pas très bien car j'étais assez loin du port. Mais j'apercevais des canons qui détruisaient tout sur leur passage. Et je compris qu'il s'agissait du Hollandais volant... Jones n'aurait pas abandonné si facilement. Mais je décidai de laisser les soldats de la marine royale faire leur travail, et se faire tuer par les hommes de Jones. Moi, je devais rester ici... Je me demandais si cet endroit était finalement une bonne cachette...
Je m'assis sur mon lit et ne bougeais plus. Comme si les hommes poissons ne voyaient rien et ne réagissaient qu'au bruit et au mouvement, comme les tyrannosaures.... J'entendais les gens hurler et sortir de la taverne en courant, criant. J'entendais des enfants pleurer et appeler leur mère... Je dois avouer qu'à ce moment là, je ressentis un soupçon de culpabilité. Si toutes ses personnes mourraient, c'était de ma faute après tout.
Je repris ensuite mes esprits. Tu es à l'abri Jack, c'est le plus important non? Non?...