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 J’ai vu de la lumière, alors je suis entrée… {pv James Fletcher}

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Mary Edwards
Compagnie des indes
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MessageSujet: J’ai vu de la lumière, alors je suis entrée… {pv James Fletcher}   J’ai vu de la lumière, alors je suis entrée… {pv James Fletcher} EmptyVen 29 Juil - 20:12

J’ai vu de la lumière, alors je suis entrée… {pv James Fletcher} Mischa_Barton_060 J’ai vu de la lumière, alors je suis entrée… {pv James Fletcher} James_franco_027_1
« L'aventure a pour moi, le même attrait
qu'un réverbère pour un papillon de nuit
suicidaire par une froide nuit d'hiver.
»

Moses Isegawa






Dix-huit… Dix-neuf… Et vingt, le compte était bon. D’un trait de mine, bien plus pratique qu’une plume et qu’un encrier, Mary raya une des lignes recouvrant le document qu’elle avait sous les yeux, longue liste rédigée sur une page parcheminée arrachée à je ne sais quel ouvrage. L’index s’avérait long, désespérément long même, mais en ayant commencé bien avant la tombée du soir, la demoiselle pouvait être contente –et surtout fière de son sens aigu de l’organisation- d’en avoir presque terminé une poignée d’heures avant minuit.

-Très bien, nous avons le compte juste, informa-t-elle la douzaine de marins l’entourant. Vous cinq, vous les transporterez jusqu’au Pearl. Et si jamais il en manque une, je vous ferais avaler les bouteilles vides !

Mieux valait prévenir qu’avoir à sévir par la suite, sans compter que dans les cubes de bois se trouvaient soigneusement rangées les réserves de rhum de tout l’équipage, à raison de cinq bouteilles pour les matelots, et le reste pour la réserve personnelle de Jack. Et cette énumération, au final ? Mais l’inventaire de tout ce dont ce petit monde aurait besoin lors de leur prochain voyage, bien sûr ! La destination ne leur avait pas encore été communiquée, si bien que la jeune femme avait prévu de larges marges de manœuvre, en cas d’impossibilité de faire escale afin de se rapprovisionner. Le pillage d’un vaisseau espagnol, qui avait presque eu un goût de petit miracle tant ce type de navire, empli de richesses venues du Sud, se révélait rare dans les Caraïbes, suffirait aisément à payer les divers marchands et autres contrebandiers chez qui la miss se fournirait, si tant était que les créanciers de Sparrow ne parvienne à mettre la main sur elle. La bourse que son capitaine lui avait confiée avait certes maigri mais rendait encore un son agréable de pièces entrechoquées, cette affaire avait été rondement menée… Que demander de plus ? Ah, oui, effectivement, de ne pas être de corvée d’emplettes, ce qui lui aurait évité une demi-nuit blanche. Soi-disant que les femmes, bien plus douée pour pinailler sur les détails aux dires de certains marins, parviendraient à leur faire économiser une vraie fortune en marchandant durant des heures avec les commerçants… De ce fait, tandis que ces messieurs allaient gentiment se saouler dans les tavernes, les demoiselles engagées à bord du Black Pearl ainsi que quelques loups de mer arraisonnés d’office en tant que porteurs avaient vu leurs beaux projets de détente sur la ravissante île de Tortuga tomber à l’eau. L’injustice s’en révélait d’autant plus mordante que tout le monde ne se trouvait pas logé à la même enseigne… Quoi qu’il en soit, Edwards avait mis la main à la pâte avec méthode, satisfaite d’avoir quelque chose à réaliser plutôt que d’attendre de se retrouver seule, à vagabonder plutôt qu’à rechercher le coma éthylique. Son autorité assurée n’avait Dieu merci entraîné aucun mouvement d’humeur, et son groupe devait bien être le premier à avoir terminé, la jeune Maggie ayant conquis le cœur de ces rudes camarades de voyage, bien loin de se douter qu’ils avaient sympathisé avec une espionne de l’EITC. Cette dernière réfléchissait pour eux, tandis qu’ils se contentaient de porter les paquets, alors bien sûr, ça facilitait pas mal les choses…

-Ne reste plus que les fruits et la viande. Hatcher, avec moi. Donovans, allez écumer les quais, mais loin des troquets. J’imagine que le scorbut est un argument assez percutant pour vous encourager votre sérieux. Allez messieurs, votre calvaire est bientôt terminé, il s’agit des dernières denrées.

Un bref « Hourra ! » secoua leur peloton, qui finit par éclater, laissant la britannique en compagnie d’un mousse d’environ quinze ans, réputé pour son habilité dans les haubans. Tous deux s’enfoncèrent dans les rues sales et animées de la cité, se faufilant entre les immondices et les sans abris. Une nouvelle fois, Mary exerça son esprit à retenir chaque détail de son environnement, complétant la carte mental qu’elle possédait déjà de Tortuga suite à ses séjours antérieurs. Qui savait, si jamais son Roi ordonnait l’invasion de ce morceau de terre… Ne pas s’y perdre serait un bon début.

Les étals du marché étant fermés à cette heure, ils durent pousser un peu plus dans le quartier commerçant bien plus morne que celui abritant les établissements de boissons. C’était dans des endroits pareils que l’on finissait par ce dire qu’il ne s’agissait peut-être pas d’un lieu si fréquentable que ça, alors que chaque ruelle semblait prendre des airs de coupe-gorge, et chaque ombre celui d’un ivrogne bien décidé à en découdre. Pourtant, si la demoiselle ni son acolyte ne ralentirent, en ayant tous deux assez de jouer aux faiseurs d’emplettes pour ce fainéant de Sparrow.


-Voilà, ce devrait être ici, fit Mary en toquant brièvement à une porte avant d’entrer, sans même attendre la réponse.

D’après ses souvenirs, il s’agissait de l’échoppe de l’équarrisseur, qui résidait au premier tout en tenant boutique au rez-de-chaussée. Certes, ce dernier serait réveillé en pleine nuit afin de leur fournir poulets vivants et chèvres, mais enfin, le commerce, c’était le commerce… Et la pirate saurait rajouter un ou deux louis supplémentaires pour le remercier de son obligeance.

Et à partir de ce jour, l’agent de la Compagnie se jura de toujours attendre une réponse, quelle qu’elle fût, de l’autre côté d’un battant. Car en pénétrant dans la pièce en la pensant aussi vide que sombre, toute prête à attendre la descente de l’escalier d’un boutiquier en chemise de nuit et mal réveillé, ils venaient de tomber sur un véritable tripot. Véritable, dans le sens où autour de la table se trouvaient assis une dizaine d’hommes à la mine patibulaire, l’air peu engageant, leurs gains devant eux et l’œil s’attardant sur les nouveaux venus. En sentant tous ces regards aussi scrutateurs que mauvais sur eux, Mary comprit qu’elle venait de donner un coup de pied dans un véritable nid de frelons : sans aucun doute, il s’agissait d’un cercle très privé, plus clandestin que tout ce qui pouvait bien s’organiser ailleurs ; ici, on jouait plus que son or, sa vie tout simplement, comme en témoignaient les pistolets certainement chargés à la ceinture des joueurs. Reculer en s’excusant se règlerait pas une exécution sommaire dans un coin sombre, à n’en point douter, car on ne plaisantait pas avec ce genre de types, à moins d’être suicidaire. Ah, il avait bien caché son jeu, l’équarisseur ! Attablé comme les autres, il mâchonnait un cure-dent tout en attendant, comme les autres, que le silence se rompe. Sentant Hatcher sur le point de paniquer, la britannique décida de réparer son erreur au plus vite :


-Bonhomme, tu fais demi-tour, et tu vas chercher les gars. Maintenant.

L’autre hocha vigoureusement la tête, trop heureux de quitter ce repère de requins, mais répondit tout de même à la jeune femme, murmurant à son instar :

-Mais et vous ?

-T’occupe. Vas-y, te dis-je, et ne traîne pas.

Non surtout pas. Inspirant profondément, ce qui la redressa et lui confia une attitude assurée, Mary fit un grand pas à l’intérieur, avant de refermer la porte au nez du mousse d’un mouvement du bout du pied.

-Bonsoir messeigneurs ! lança-t-elle comme si elle ne s’était jamais sentie aussi à l’aise. On m’a dit que l’on jouait aux cartes comme personne sur ce maudit rocher, alors j’ai voulu venir voir ça de mes propres yeux.

Sans attendre de réplique de la part de son public toujours aussi impassible –bon, mauvais signe ? Il fallait continuer cependant, et gérer la chose comme elle se présenterait-, la miss tira cavalièrement à elle la chaise la plus proche, avant de se couler sur son siège, se voulant femme fatale, et sachant bien qu’au fond elle n’en menait pas large, parfait mélange évitant l’excès dans l’un ou l’autre des registre, entre trop d’aisance et voix tremblante.

L’un des ogres commença à tirer une dague de son fourreau ; son geste fut coupé alors que la lame n’apparaissait que de quelques pouces à la lumière des bougies par le tintement décidément très séduisant d’une bourse que la belle posa juste devant elle.


-Ma mise de départ. Quand est-ce qu’on commence ?

Une vraie flibustière vous dis-je, en train de jouer avec l’argent de son capitaine. Que de progrès dans le monde de la piraterie ! C’était pourtant jouer ou passer un très mauvais quart d’heure, les autres options se réduisant au zéro le plus abyssal, sauf idée de génie. Et alors que les immenses mains calleuses de ce qui ressemblait à un quartier maître à la joue balafrée commençaient à distribuer les premières cartes, Mary se demanda ce qui pourrait bien la tirer de là, sans que les marins du Pearl aient à trop s’abimer dans la bagarre. Une sortie digne de Jacky ? Pourquoi pas, encore fallait-il trouver laquelle. Inutile aussi d’espérer un autre recours que les bras de ses camardes, sans doute déjà en train d’écumer les tavernes sans avoir attendu son feu vert : personne n’aidait personne dans cette ville, à moins d’y avoir quelque chose à gagner. Elle en vint presque à regretter les descentes surprises de soldats dans les établissements de jeux de Port Royal, à l’époque où ce genre d’endroit existait encore… Néanmoins, aux cartes comme dans tout, la chance avait son mot à dire, si bien que la brunette se résolut de compter fermement sur la sienne en attendant de voir lequel d’entre eux serait le meilleur bluffeur cette nuit.







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MessageSujet: Re: J’ai vu de la lumière, alors je suis entrée… {pv James Fletcher}   J’ai vu de la lumière, alors je suis entrée… {pv James Fletcher} EmptyLun 1 Aoû - 12:41

Cette belle journée m'avait donné l'envie de me promener seul dans Tortuga. J'en avais profité pour faire quelques courses afin de ramener de quoi manger pour le repas de ce soir. Je mettais pied à terre une fois tous les ans pendant plusieurs jours afin de retrouver ma mère et de m'occuper d'elle, tout comme elle l'avais fait pour moi depuis que j'étais né. Nous avions tous les deux des problèmes financiers, mais elle encore plus. J'arrivais à me procurer quelques shillings grâce à mon travail de matelot, pour ne pas dire de pirate. C'est pour cela que j'accostais tous les ans, sous la permission de mon capitaine, afin d'apporter de quoi vivre à ma mère.

La nuit commençait légèrement à se montrer. Je rentrais chez ma mère, accompagné de mon sac de course. J'entrai et déposai le sac sur ce qui nous servait de table, et qui en réalité était bien usée. Cependant, je ne vis personne dans la maison. Habituellement, lorsque ma mère m'entendait rentrer, elle venait tout de suite me voir et m'embrasser. On se voyait peu, il est vrai, mais notre relation était très forte. Je supposai qu'elle ne m'avait pas entendu. Je souris et parlai d'un ton assez fort.

Je suis rentré m'man.

Pas de réponse... Je m'avançai dans la pièce, inquiet. Soudain, j'entendis une voix faible m'appeler.

James...


J'entrai dans la pièce d'à côté qui n'était autre que la chambre de ma mère. Elle était dans son lit et semblait faible. Je perdis tout de suite mon sourire, plus inquiet que jamais.

Maman? Qu'est ce qu'il y a?

Je m'accroupis au près du lit tout en mettant ma main sur la sienne. Elle parlait d'une voix très faible qui ne faisait qu'augmenter mon inquiétude.

Ne t'inquiète pas mon garçon...


Elle passa sa main sur ma joue tout en ajoutant:

Je connais un commerçant qui vend de puissants remèdes à base de plantes. Prends l'argent qu'il y a dans la réserve, et va m'en chercher un. Il se trouve dans la rue qui longe le cimetière.

Elle me regardait dans les yeux tout en m'adressant un faible sourire. Je me relevai et déposa un baiser sur son front avant de partir. Elle me murmura un "je t'aime" puis ferma les yeux. Je sortis de la pièce, paniqué. Je pris l'argent qui se trouvait dans une boîte, exprès pour les cas d'urgence comme celui-ci. Cependant, je comptais payer ce remède avec mes propres shillings. Mais j'avais peur de ne pas avoir assez. J'enfilai une veste tout en m'adressant à ma mère.

Je vais te sortir de là ! Je te le promet !


Je mis la bourse à ma ceinture puis sortis précipitamment dans les rues sombres du village. La nuit commençait à se montrer. J'avais froid, j'avais peur, peur pour ma mère. Une légère pluie commençait à tomber, pour ensuite se transformer en déluge. Je marchais d'un pas pressé et inquiet. J'étais trempé. J'arrivais enfin dans la rue qu'elle m'avait indiqué. C'était une petite ruelle très sombre qui faisait froid dans le dos. Je reconnu le commerce grâce à l'enseigne. Une lumière sortait de là dedans. Je m'avançai devant la porte puis frappa. Plusieurs fois. Voyant qu'on ne m'ouvrait pas, et paniqué par la situation, j'ouvris la porte et la refermai vivement derrière moi afin d'éviter la pluie d'entrer. J'avais une sale mine, j'étais essouflé, et en plus de cela, je dégoulinais et trempais l'entrée. Il y avait là des hommes, et une femme, qui jouaient aux cartes. Ils semblaient miser de grosses sommes d'argent. Cet endroit me faisait peur, mais je n'avais pas le choix. Je devais sauver ma mère. Je parlais d'un ton peu rassuré mais aussi inquiet et paniqué pour la santé de ma génitrice.

Excusez-moi... Ma mère est très malade, je viens acheter un remède. S'il vous plait. C'est très important, et urgent.
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Mary Edwards
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MessageSujet: Re: J’ai vu de la lumière, alors je suis entrée… {pv James Fletcher}   J’ai vu de la lumière, alors je suis entrée… {pv James Fletcher} EmptyLun 22 Aoû - 19:36




Ça ressemblait à un héros. Ça en avait presque la carrure, plus en finesse qu’en épaisseur, ainsi que les manières. Ça s’avançait au devant du danger comme si ce dernier n’existait pas, ne découvrant qu’au dernier instant qu’il lui faudrait tirer le sabre au clair afin de sauver qui pourrait l’être, ou jouer de la plus fine des ruses pour ne faire aucune victime.

Sauf que ça n’en était pas un, n’en déplaise à notre vue, sens humain le plus trompeur qui soit.

Ce qu’il aurait fallu à James pour que Mary le croie héroïque ? Oh, fort peu de choses, en fait. Peut-être même qu’en se retournant vers le battant de la porte venant à nouveau de s’ouvrir sur une silhouette se découpant sur les ténèbres de la nuit, et en comprenant qu’elle ne se trouvait plus seule contre tous, l’anglaise avait-elle un instant songé qu’elle se trouvait tirée d’affaire, que tout allait aller en s’arrangeant. Puis Fletcher ouvrit la bouche, et tout tomba à l’eau.

On raille souvent le machisme affiché de ces messieurs, mais parfois, il fallait avouer que ce défaut se tailler la part du lion chez les demoiselles. Ce travers à la fois regrettable et admirable pour l’équité qu’il promulguait entre les deux sexes dissipa prestement les espoirs que l’espionne aurait jamais pu placer dans le nouveau venu, semant aux quatre vents au sein de son âme des graines de la résignation : ce ne serait pas encore cette nuit qu’un preux gentilhomme, ou même juste quelqu’un de compétent viendrait pour la sauver. La vie n’étant qu’un immense recommencement, elle devrait se dépêtrer seule de ce bourbier… Tout en secondant le pirate ayant pris ironiquement sa place d’intruse. Et qui visiblement avait également pris une vessie pour une lanterne, sans que cela donne particulièrement envie de rire. Diantre, il faudrait que ce satané boucher mette un verrou à la seule issue de sa boutique ! Ou un écriteau autrement plus clair qu’un simple « fermé » signifiant qu’il faudrait attendre l’aube pour le revoir agir en –presque- honnête homme… Encore que, ça n’empêcherait peut-être pas la malchance de frapper, et des pauvres naïfs tomber encore par hasard autant que par malheur sur une de leurs petites réunions nocturnes. Voilà ce qui irritait miss Edwards sans doute autant que l’échec évident du jeune homme dans le rôle du brave sans peurs ni reproches : elle qui ne le trouvait pas à la hauteur ne l’avait pas non plus été en se faisant piéger comme la dernière des dupes. Ne restait plus qu’à aller de l’avant. Et Hatcher qui ne réapparaissait toujours pas…


-Tu n’es pas au bon endroit, l’ami, l’informa la britannique comme elle l’aurait repris s’il lui avait dit que deux et deux faisaient sept. Ici, on perd la vie, on ne la gagne pas.

Ça n’avait rien d’une réplique de film à grand spectacle, ni même d’une tentative comme une autre afin de prendre un peu plus part encore au groupe attablé là, en opposition avec celui resté debout. Ça n’était que la plus pure vérité ; au moins quelque chose qui ne décevrait personne, elle.

-Cela dit, tu peux toujours t’asseoir. Ces messieurs sont très… Joueurs, dirons-nous. Tu as passé leur porte, tu es désormais de la partie.

Quelques hochements de tête lui répondirent, et bien que l’agent EITC ait fait montre d’une aridité verbale digne d’un parrain du crime ayant des années de pratique derrière lui, certains autour de la table devait bien la trouver trop prolixe encore. Il était stupéfiant de voir comme, grâce à l’arrivée d’un autre invité non désiré, sa propre situation s’était vue améliorée, la faisant passer de novice à membre débutant mais membre tout de même de ce groupuscule, loin de toute exubérance devenue non nécessaire. Oui, ce pauvre gars avait vraiment hérité de la mauvaise place… Car si ces loubars ne desserraient pas les dents, leurs regards, eux, en disaient long. Avoir des petits nouveaux en face d’eux ne faisait pas partie de leurs habitudes ; ça mettait pourtant un peu d’animation, tout en apportant encore plus d’or… Ou de cibles pour leurs pistolets. Alors bien sûr, il allait vouloir s’en retourner, prétextant que sa mère ne pouvait attendre, qu’il s’était trompé et que ses improbables hôtes l’en voyait désolé. Sauf que ce type, là, devait bien savoir que certains pirates ne pardonnent pas. Et qu’à l’instar de Mary, s’il ne voulait pas repasser l’encadrure de l’entrée les pieds devant, position qui servirait fort peu la santé de sa parente. Encore fallait-il que dans sa panique, l’inconnu fasse montre d’un peu de clairvoyance ; un coup de poker que la jeune femme ne comptait pas jouer, préférant se fier à une petite idée qui venait de faire son chemin en son esprit. Les bottes secrètes se voyaient ainsi réservées à la partie qui se jouerait sous peu…

-Mais voilà ce qu’on peut faire, mon gars. Commence déjà par clore ce battant, qu’on soit un peu entre nous. Ensuite, tu respires un grand coup, tu prends une chaise, et tu mises ce que tu as : si tu gagnes, je me montre bonne joueuse, et je vois ce que je peux faire pour ta mère. Ça te va ?

Et si tu perds… Eh bien tout comme ce qu’il adviendrait de Mary, ce ne serait pas beau à voir. Mieux valait donc allier leurs forces contre ces gros bras… Et tricher le plus savamment du monde. À bord du Pearl, Edwards avait pu goûter le talent de certains matelots incapables de jouer selon les règles, un art que tout bon flibustier se devait de connaître. Le tout était de se montrer discret, et rusé, deux qualités que possédait la miss. Ce qu’avait à gagner Fletcher ? Une fille d’herboriste tenant ses promesses et ayant assez bourlingué pour suppléer efficacement un remède auprès d’une malade. Voilà ce que pouvait lire le pirate dans le regard noisette de la brunette qui, bien que parfaitement calme, l’exhortait à la boucler et à entrer dans la danse. Parce que franchement, ne pas être sauvée, d’accord, mais mourir pour un imbécile, non merci.


Dernière édition par Mary Edwards le Lun 29 Aoû - 19:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: J’ai vu de la lumière, alors je suis entrée… {pv James Fletcher}   J’ai vu de la lumière, alors je suis entrée… {pv James Fletcher} EmptyMar 23 Aoû - 13:14

Cet endroit semblait très étrange. M'étais-je trompé d'adresse? Visiblement oui... Dans quel pétrin m'étais-je fourré? Et ma mère, malade, qui comptait sur moi, qui attendait son remède. Si elle perdait la vie aujourd'hui, je m'en voudrai à tout jamais. Quelques gouttes de transpiration coulèrent sur mon front. S'il faisait chaud? Non, au contraire. Mais la situation était très tendue, et j'avais peur. Plus peur pour la vie de ma mère que pour la mienne. Bon sang James, sors de là fais quelque chose. Non. Si je tente de sortir, je serai mort. Je me parlais comme ceci à moi même dans mes pensées. Je serrai discrètement mon poing d'un air stressé. Il y avait ici une tablée de pirates l'air plus louche l'un que l'autre. Sauf une. La seule qui m'adressa la parole. Elle avait l'air différente. Je vis dans son regard qu'elle voulait elle aussi sortir d'ici, comme si on était dans la même situation. Je vis qu'elle insistait pour que je me joigne à leur partie de cartes, comme si cela allait me sauver la vie. Je n'avais pas le choix, il fallait que je fasse confiance à cette femme. Je tentai d'esquisser un sourire, essayant de garder mon calme et mon sang froid.

Et bien ma foi... Je me joins à vous.

Je m’assis près de la pirate et tentais de cacher que mes mains tremblaient. Bon sang, je dois sauver ma mère... La jeune femme semblait sincère. Je pense que si l'on parvenait à sortir d'ici, elle pourrait sauver ma génitrice. Certes, j'avais déjà joué aux cartes, mais je n'étais pas très bon joueur. En revanche, j'avais vu beaucoup de ruses. Pas étonnant dans le monde de la piraterie qui n'était fait que de tricherie. Je m'amusais souvent à regarder des parties de cartes à la taverne. Tout le monde trichait, c'était assez amusant.

La partie commença. Les cartes furent distribuées, et pendant ce temps, me coeur battait très fort et mes mains étaient moites. Un peu lorsque l'on tombe amoureux, sauf que là, ça n'avait rien à voir. J'avais peur... Je devais absolument remporter cette partie pour qu'on me laisse tranquille, et qu'on sauve ma mère. C'est ainsi que je parvins à dissimuler des cartes, à sortir les bonnes lorsqu'il le fallait, et à remporter la partie. Ouf, j'étais sauvé. Tout du moins c'est ce que je pensais...

Et voilà !

L'un des pirates semblait furieux. Il se leva de sa chaise et m'attrapa par le col.

Tu as triché sale gamin !!

Il me soulevai presque de ma chaise, je crois bien qu'il était prêt à me tuer.

Mais non pas du tout ! Vous êtes vexé d'avoir été battu par un gamin n'est ce pas? Mais c'est ainsi ! Et moi, je dois partir.

L'homme me fusillait du regard, et un autre s'approcha de moi.

Ne crois pas que tu vas t'en tirer comme ça...


Le pirate qui me tenait sortit un poignard de sa ceinture et le dirigeait vers moi. La situation était plus que critique. Je réussis à esquiver son coup, ainsi que les poings des autres hommes. J'étais plus mince et donc plus rapide que ces tas de muscles. Vivement, j'attrapai la main de la jeune femme, la serrant très fort. Et je me mis à courir jusqu'à l'extérieur. Je courrais de toutes mes forces, emportant la demoiselle avec moi. Les hommes nous poursuivaient. Il fallait trouver quelque chose. Nous courrions plus vite qu'eux, nous avions l'avantage. Il fallait absolument les semer. Je courrais, courrais, tout droit, sans savoir ou j'allais. Nous croisâmes une petite ruelle sur notre droite que j'empruntai. Puis à gauche, puis encore à droite, encore à droite, puis encore à gauche. Je m'arrêtai dans cette ruelle, le dos plaqué contre le mur, et je lâchai la main de la jeune femme. J'étais épuisé, ma respiration était très forte et ne se calmait pas. Mais nous les avions semé. Nous étions enfin libres, et j'avais peut être le remède pour ma mère : cette femme.
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MessageSujet: Re: J’ai vu de la lumière, alors je suis entrée… {pv James Fletcher}   J’ai vu de la lumière, alors je suis entrée… {pv James Fletcher} EmptyLun 29 Aoû - 19:51

Et le plus beau dans tout ça était que ce ne serait même pas de la faute de Mary si tout cela allait tourner à la rixe. Enfin… Bon, si d’accord, un petit peu. Mais c’était bien ça qu’il y avait de remarquable : ce petit gars échoué là par hasard, comme envoyé par une puissance aussi divine que complaisante, allait se charger lui-même du sale bouleau, lui laissant ainsi une bien plus grande marge de manœuvre que si elle avait dû elle-même provoqué leurs hôtes par une insolente victoire.

Ne mettons pourtant pas la charrue avant les bœufs, et repartons de là où nous nous étions arrêtés. Lorsque le flibustier pénétra dans la pièce, la demoiselle eut tout le loisir de l’observer sans en avoir l’air, par le biais de regards à la dérobée comme elle seule savait les faire. Il était vrai que, à l’instar des autres, elle aurait pu franchement le dévisager, mais enfin, donner dans le mensonge et la tromperie se révélait être bien assez sans qu’on ajoute en plus l’impolitesse. De manière judicieuse, il opta pour une chaise prêt d’elle, ce qui laissa à l’espionne tout le loisir de le découvrir un peu plus tout en laissant la seconde moitié de son esprit suivre une partie qui ne l’intéressait que peu. Oh, bien entendu, la miss accordait à cette dernière l’importance qu’elle était en droit de recevoir ; pourtant, sa curiosité héritée d’une déformation professionnelle lui faisait volontiers détourner les yeux de son jeu afin d’étudier discrètement son nouvel allié. La belle ne connaissait même pas son nom, et pourtant, une foule d’informations n’échappèrent point à son jugement affuté si habitué à détailler son prochain. Le plus évident se trouvait être, bien entendu, la frayeur du marin. Que ce soit dans son regard évitant ceux des autres boucaniers, sa manière de se tenir assis ou de tenir ses cartes, miss Edwards décelait en lui une bonne dose de peur, ce qui n l’encouragea pas à se dire quelle ne pourrait compter sur lui, au contraire. D’une part, cette terreur saurait au moment opportun se transformer en formidable énergie, et ce grâce à cette merveilleuse invention qu’était l’instinct de survie. Si cet homme avait été un parfait pleutre, jamais il n’aurait survécu bien longtemps dans le monde de la flibuste, assurément peu sûr pour les maladroits et les craintifs. Quoique les lâches parvenaient néanmoins à se tailler une place, à l’image de ce cher Sparrow… Non, les calles sur les doigts de son compagnon d’infortune prouvaient sa maîtrise de l’art de la piraterie. Et puis cette angoisse, d’autre part, n’était-elle pas après tout bien humaine ? Il ne cherchait pas à jouer les gros durs, ce qu’aurait tenté n’importe quel membre de leur caste. Cette simplicité toucha la jeune femme, l’assurant que ce type se révèlerait moins mauvais que ce sur quoi elle aurait pu tomber, bien que malgré la légère avance en âge du matelot, elle-même semblât conserver plus aisément son âge, et donc le dépasser en maturité. La suite des évènements quant à elle ne démentit pas cette impression.

Lorsque l’atmosphère commença à chauffer jusqu’à sentir le roussi, la demoiselle décida qu’il était grand temps d’évacuer cette frustration relative à ce retard intolérable dans ses achats. Récupérant adroitement sa bourse, qu’elle n’aurait laissée pour rien au monde à ces forbans, la brunette d’un vigoureux coup de pied renversa la table sur une partie de leurs adversaires, gagnant ainsi quelques secondes toujours bonnes à prendre. L’instant suivant, d’un crochet du gauche fait maison, elle brisa un nez non identifié, sentant avec un plaisir pas forcément sain la salvatrice décharge d’adrénaline lui donnant l’impression d’avoir des ailes. Certes, cette sensation délicieuse d’être capable d’étendre tous ces misérables sur le sol à elle toute seule n’avait rien de tangible, mais tout en cherchant un moyen de prendre la fuite, autant s’amuser un peu…

Une poigne enserra sa propre main, la coupant dans son élan plein d’entrain. Vivement, Mary tourna la tête pour découvrir que celui ayant eu l’audace d’ainsi la toucher n’était autre que le plus fameux joueur de cette tablée à présent réduite à une bagarre des plus représentatives de l’esprit pirate. Lui demander poliment de la lâcher ayant demandé un temps bien trop précieux, la demoiselle n’eut cependant pas le loisir d’arracher ses doigts à ceux de l’inconnu, se voyant entraînée avec la dernière ardeur vers une destination encore imprécise. Alors que ses jambes comprenaient le message et se lançaient à leur tour en une folle course à travers les rues de la cité, la fraîcheur et l’obscurité de la nuit succédèrent à la lueur des bougies et à l’air surchauffé de l’intérieur. C’était une belle nuit, vraiment. Et comme à l’ordinaire, pas le temps d’en profiter.

Bien que le contact avec le pirate ne lui plût pas franchement, Edwards le suivit sans moufeter, et à un bon rythme s’il vous plaît, si bien qu’elle se maintint à sa hauteur sans mal. Il ne la libéra pas pour autant… Beaucoup en auraient pris ombrage, voyant d’une manière si intrusive leur liberté de mouvement contrariée ; l’agent EITC comprit quant à lui que malgré tout un dédalle de ruelles aptes à les cacher devant eux, son comparse avait encore peur, et que sa main dans la sienne n’avait d’autre but que de le rassurer. Ou, éventuellement, de l’informer si jamais elle venait à lui échapper que la miss venait d’être capturée, et qu’il devait forcer l’allure s’il ne voulait pas subir le même sort. Si l’anglaise n’avait été aussi occupée à contrôler la brûlure naissante au fond de ses poumons, relative au manque croissant d’oxygène, elle en aurait certainement sourit.

Leur folle cavalcade prit finalement fin après avoir bien failli paraître interminable sur un brusque arrêter de son guide. Ils avaient tant obliqué et serpenté entre les ruelles les plus infâmes de Tortuga que Mary ne reconnaissait plus rien, sans s’en inquiéter plus particulièrement. L’absence de dangereux quidam derrière eux, alliée à un tranquillisant silence –si l’on ôtait les bruits habituels allant de pair avec une ville à la vie nocturne proéminente- valaient bien une temporaire perte de repères. Leurs deux souffles, se répondant brillamment tant cette course les avaient mis tous deux sur les rotules, finit de convaincre la demoiselle que cet endroit était relativement sûr : sans cela, son camarade lui aurait intimé de faire silence, le temps que leurs poursuivants les dépassent. Un petit rire lui échappa, tandis que sa main se retrouvait à nouveau libre :


-C’était ridicule. C’est la chose la plus ridicule que j’ai jamais faite…

Une forme passant tout prêt attira son regard ; d’un geste aussi vif que ferme, l’infiltrée saisit par le bras le promeneur qui n’était autre que ce brave Hatcher.

-Miss Maggie, vous avez finalement réussi à vous en tirer ?
demanda le mousse avec un étonnement mêlé d’admiration.

-Oh, je n’étais pas toute seule… lui répliqua la britannique, sibylline, avant de lentement reposer les yeux sur ce qui apparaissait comme son sauveur du jour.

Deux pairs de regards se tournaient à présent vers James, dont un souligné par un demi-sourire légèrement complice : la demoiselle allait enfin en savoir un peu plus long sur cet improbable coéquipier…
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